Au-delà des souffrances, le chapelet d'attentats du 13 novembre à Paris repose un problème interne à l'humanité

 

Des Français ont souffert. Les Français et Belges qui ont commis ces crimes odieux se sont montrés solidaires d'une région qui souffre depuis des décennies. Le nœud du problème est issu de la deuxième guerre mondiale : l'implantation de l'Etat d'Israël imposée par l'ONU aux Palestiniens sans concertation, sur la base de la colonisation britannique. C'est donc sur une base coloniale que l'état d'Israël fut imposé aux Arabes de Palestine, qui n'ont jamais de ce fait obtenu leur indépendance encore à ce jour. Cette situation gangrène la politique régionale et internationale depuis soixante-dix ans, provoquant des radicalisations jusque dans les banlieues occidentales, à cause de l'aveuglement et de l’arrogance occidentals. Cette violence politique extrême est subie depuis trop longtemps par le monde arabe. Nous ne devons pas nous étonner de la tournure des événements. Ils ne tolèrent pas plus la violence que nous.

La première façon de condamner honnêtement le terrorisme serait de reconnaître les faits. Les Juifs ont souffert de la Shoah dans les camps nazis, idélogie qui a grandit grâce aux errements intellectuels de Français, de Britanniques, bref d'Européens. Cela ne donnait pas le droit aux créateurs de l'ONU d'imposer aux Arabes, sur une base coloniale britannique, un état dont ils seraient d'emblée exclus. Ce fut une erreur et une escroquerie absolue dont nous payons le prix aujourd'hui. Ce fut la première étape du terrorisme. Aujourd'hui et demain  les Juifs eux-même en payent et en paieront le prix car les Palestiniens seront de plus en plus nombreux et cette situation est absolument intenable politiquement. L'aveuglement juif s'est enfilé dans l'aveuglement occidental onusien. Cet aveuglement est tel que seul des événements graves le feront reculer. Hélas.

Si l'état d’Israël était un état laïc, les Palestiniens pourraient y avoir naturellement leur place, un  président ou un premier ministre "israélien" pouvant être ... palestinien. Comme c'est culturellement un état religieux, fondant ses justifications sur une histoire religieuse, il fabrique l'exclusion des non juifs qui l'habitent et le combattent en retour par "le terrorisme", la force de frappe des pauvres. Les combattants palestiniens en Israël sont parqués dans le camp de concentration de Gaza.

Il me semble que ce clivage en Palestine, entre Palestiniens et Israéliens, et au-delà occidentaux,  a bloqué les relations entre le monde arabe et le monde occidental. Tout ce qui venait de l'occident était d'emblée mal perçu. A l'inverse, la crispation provoquée est continuellement utilisée comme motif de condamnation de l'extrémisme arabe et de refus de la confiance.

Daech n'est qu'une des expressions actuelles de l'exaspération du monde arabe. Il vaudrait mieux commencer par rendre justice aux arabes si l'on veut que leurs extrémistes abandonnent le terrorisme. Mais comment faire cela sans justifier l'aveuglement du terrorisme arabe ?

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L’Institut François-Mitterrand dans Le Point ... sur le révisionnisme

Génocide des Tutsi du Rwanda : la France n'est-t-elle pas coupable ?

Du Rwanda au Congo, les surenchères des diplomaties occidentales contre la vérité