Articles

Affichage des articles associés au libellé justice

France : Nous avons besoin d'une justice d'envergure

Image
Si nous avions une justice d'envergure, les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi auraient été jugées depuis longtemps. Trente ans après, la France, "pays des droits de l'homme", continue de patauger dans des caricatures aussi fantaisistes que médiocres. Un officier de gendarmerie à la retraite, officier de police judiciaire "ancien du Rwanda", écrit dans le club de Mediapart sous le titre "RWANDA : Une affaire de diffamation en bande organisée" : "Un jugement rendu le 6 juillet 2023 après délibéré par la XVII° Chambre du Tribunal Correctionnel de Paris déboutant Hubert VEDRINE de sa plainte contre Annie FAURE a provoqué dans les réseaux sociaux et dans une certaine presse quelques cris de victoire dont l’aspect embarrassé n’échappait pas à l’observateur avisé. Ainsi, un très long article paru dans AFRIKARABIA , reprenait un compte rendu d’audience particulièrement copieux et parfois mensonger, contrastait étrangement

Impunité, la condamnation de Nicolas Sarkozy est le premier gros arbre de la forêt

Comme le montre l'article de Fabrice Arfi, en tenant compte que l'affaire "Paul Bismuth" n'est pas définitivement jugée, le problème de la corruption des autorités françaises est un phénomène récurent. Cette évocation déclenche des salves outrancières des potentiels complices sous-entendant une conspiration contre les "tous pourris" pour disqualifier les critiques les plus mesurées. Pour moi le paroxysme de cette impunité auto-justifiée se trouve dans la position de la classe dirigeante française (magistrats compris) sur la complicité des autorités françaises dans le génocide des Tutsi. Le rapport Duclert conclut à des "responsabilités lourdes et accablantes", de "la France", mais il faut bien comprendre ainsi des "autorités françaises", dans le génocide des Tutsi. Combien de mises en examen de responsables français ? Pourquoi les magistrats se portent pâles dans ces affaires, en part

Un abbé rwandais résidant en France destitué par le Pape "in pœnam"

Image
La justice française l'avait acquitté. L’Église catholique française avait protégé mordicus Wanceslas Munyeshyaka, soupçonné de participation au génocide. Un communiqué de l'évêque d’Évreux fait état d'une décision pontificale irrévocable en des termes particulièrement sévères à son encontre. L’Église catholique française avait protégé mordicus Wanceslas Munyeshyaka, soupçonné de participation au génocide. La justice française l'avait acquitté. Un communiqué de l'évêque d’Évreux fait état d'une décision pontificale irrévocable en des termes particulièrement sévères à son encontre. " in poenam " est particulièrement lourd : poena  féminin     Prix du sang, rançon destinée à racheter un meurtre.     (Par extension) Compensation, réparation, vengeance.     Peine, punition, châtiment.         poenas pendere (dependere, luere, solvere)             expier.     Peine, tourment, souffrance. ( Wiktionnaire ) Il serait devenu papa, cachant cette réalité pen

Un présumé génocidaire rwandais complète le puzzle de l'implication française

L'actualité récente a rappelé la présence en France d'un présumé génocidaire, ancien chef du renseignement militaire rwandais pendant le génocide des Tutsi à cause d'une plainte qu'il a déposée pour injure. Sa présence en France et cette démarche judiciaire soulèvent beaucoup de questions. Vous trouverez mes sources dans les articles auxquelles les notes renvoien t Considérez un présumé génocidaire, ancien colonel, commandant de la gendarmerie rwandaise à Kigali puis chef du renseignement militaire des Forces armées rwandaises (FAR) du régime génocidaire rwandais, recherché initialement par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), fondateur en République démocratique du Congo (RDC) des sulfureuses Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR) (alluvions des génocidaires rwandais qui importèrent les méthodes génocidaires dans le Kivu au Congo), signalé ensuite comme se planquant en Afrique, ou mort, puis, souda

Une journaliste de Libération poursuivie par un "présumé" génocidaire

Maria Malagardis ira au tribunal de Paris jeudi 19 janvier. Elle devra répondre d'injure à l'encontre d'Aloys Ntiwiragabo ancien chef du renseignement militaire rwandais du régime génocidaire Hutu. Theo Englebert avait découvert sa planque en 2020 et publié un article à ce sujet. Maria Malagardis a osé parler de "nazi Africain", odieux aux oreilles de quelqu'un qui se pense encore digne. Le comportement de la justice française, qui ne traîne pas pour faire aboutir les procédures contre ceux qui cherchent à ce que les vérités sur le génocide des Tutsi soient établies, mais au contraire met parfois plus de 20 ans pour juger les présumés génocidaires, et surtout évite que les présumés complices français soient  poursuivis, est profondément abjecte et scandaleux, ignoble même. Nos procureurs se portent pâles dès qu'il s'agit d'affaires compromettantes pour des responsables français. Sommes-nous en démocratie ou

Rwanda, Bisesero, un « désastre français » sans l’ombre d’un responsable ?

Sous ce titre, dans un article sur son blog, Guillaume Ancel, ancien de Turquoise, conteste le bien fondé du non-lieu de la récente décision du justice dans l'affaire de Bisesero.   Rwanda, Bisesero, un « désastre français » sans l’ombre d’un responsable ? – Guillaume Ancel – Ne pas subir  

Rwanda, Bisesero : quand on ne veut pas chercher, on ne trouve rien

Sous ce titre, l'Association Survie explique pourquoi elle fait appel de la dernière décision de la justice française sur la non intervention de l'armée à Bisesero au Rwanda pour protéger des Tutsi en juin 1994, alors que c'était la mission du mandat de l'ONU qui régissait l'opération Turquoise, dite "humanitaire". Début juin dernier 1   une relance de l'instruction à l'initiative du juge d'instruction avait relancé l'enquête sur la non intervention militaire de l'opération Turquoise pour protéger les Tutsi de Bisesero du 27 au 30 juin 1994, en tenant compte du rapport Duclert. La décision est tombée le 7 septembre 2022, non lieu confirmé. Lire en bas du communiqué de Survie les " précisions " intitulées " Quelques exemples du refus des juges de tenir compte des fait s" qui montrent la mauvaise foi incommensurable qui inspira cette décision 2 . Un faux espoir fut suscité par

La justice française se disqualifie une fois de plus

Pour Bucyibaruta, "Complicité de génocide"... C'est à hurler. NON, les préfets coordonnaient le génocide ! Les préfets qui refusèrent d'appliquer les consignes du  gouvernement génocidaire furent destitués, voire tués.   Procès de Laurent BUCYIBARUTA du mardi 12 juillet 2022. J 42 – VERDICT CPCR - 12 juillet 2022 "VERDICT rendu à 20h45 : à l’issue des délibérations, l’accusé est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide et de crime contre l’humanité." "Complicité de génocide". .. C'est à hurler. NON, les préfets coordonnaient le génocide ! Les préfets qui refusèrent d'appliquer les consignes du  gouvernement génocidaires furent destitués, voire tués. Voilà ce que ça donne de laisser un pays tiers juger, alors qu'il ne connaît rien du Rwanda. Cela arrange bien les responsables français impliqués, puisqu'ils n'ont pas conduit le génocide, ils ne seraient donc

A propos de l'article de Survie sur l'acquittement de Natacha Polony

A la suite des propos de Natacha Polony le 18 mars 2018 sur France Inter, Raphaël Doridant a publié sur le site de de l'association Survie un excellent article qui resitue très bien l'affaire, mais dont le titre est particulièrement équivoque. Relaxe attendue pour Natacha Polony - Survie - 7 juillet 2022 1 Le titre est malheureux, mais le contenu de l'article est excellent. Ce titre est malheureux car il invite à considérer comme "normale" cette relaxe. Le contenu est excellent car il situe bien les propos jugés et fait réfléchir pertinemment. Il faut ici rappeler la façon dont les Rwandais comprennent parfois le sens des phrases. Quand un Rwandais dit "Umugore wanye muto", on m'a expliqué qu'il dit "ma jeune épouse" mais qu'il faut comprendre que c'est la plus jeune et que cela dit aussi qu'il y en a une autre, plus vieille. Forcément en exprimant cette comparaison biaisée, "

Rwanda : Védrine contre Védrine

Guillaume Ancel vient de publier cet article sur son blog attaché au journal Le Monde. Je le relaye ici. "Le tribunal de Paris m’a condamné pour diffamation à la demande d’Hubert Védrine sur l’affaire du Rwanda en mai 2022. J’ai décidé de ne pas faire appel de cette décision. Il m’est en effet reproché d’avoir fait porter des responsabilités pénalement répréhensibles, comme celles de complicité de crime de génocide, à l’ancien secrétaire général de l’Élysée alors qu’il n’a jamais été condamné pour de tels faits. Je me conformerai donc à cette décision de droit. Le tribunal a aussi jugé que j’étais « légitime de prendre part au débat portant sur le rôle de la France dans les tragiques événements survenus au Rwanda » (i.e. le génocide contre les Tutsi) et « d’évoquer la personne d’Hubert VÉDRINE au regard du rôle de secrétaire général occupé par celui-ci à l’époque ». [extrait de la décision du tribunal de Paris, page 19] « La parole de Guillaume Ancel est, en particulie

Une condamnation pour faire taire un officier

Le lieutenant-colonel Guillaume Ancel a été condamné, aujourd'hui 16 mai 2022, pour diffamation envers Hubert Védrine. Je suis en colère.   "L'ancien officier français Guillaume Ancel a été condamné lundi 16 mai pour diffamation pour une série de publications mettant en cause l'ancien secrétaire général de l'Élysée Hubert Védrine et son rôle dans la politique de la France lors du génocide des Tutsis du Rwanda en 1994. Guillaume Ancel a été condamné à 2000 euros d'amende avec sursis pour diffamation publique envers un fonctionnaire public dans une quinzaine de tweets et plusieurs articles de son blog, publiés entre mars et juillet 2021. Il a été relaxé en revanche des faits d'injure publique. La 17e chambre du tribunal de Paris, spécialisée dans les délits de presse, a jugé que le prévenu avait «dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression» et ne pouvait bénéficier de «l'excuse exonératoire d

Rwanda : Complices de l'inavouable

"En 2004, le journaliste Patrick de Saint-Exupéry faisait paraître un livre intitulé "L'inavouable La France au Rwanda".  Sa réédition en 2009 modifiait le titre en "Complices de l'inavouable La France au Rwanda", et la couverture portait les noms d'une trentaine de responsables civils et militaires français." Extrait de Billets d'Afrique de l'association Survie d'Avril 2022 (y compris le chapeau ci-dessus) : "Sept de ces officiers ont porté plainte en diffamation contre lui [Patrick de Saint-Exupéry]. En incluant les appels et les cassations qui renvoient à la case départ, plus d'une trentaine d'étapes ont marqué l'une des plus longues séries de procédures qu'ait connu la presse française. Le 15 février 2022, avec la victoire définitive en cassation de SaintExupéry sur le dernier officier en course, le gendarme Michel Robardey, ce cycle de plaintes est terminé. Au bil

Rwanda : une journaliste française réputée face à la justice

La journaliste Natacha Polony est devant la justice pour avoir déclaré sur France Inter à propos du génocide des Tutsi : "on avait des salauds face à d'autres salauds". Le procès a débuté le 2 mars et se poursuivra le 3 mars. Ce procès est celui d'un relativisme verbal si cher à ceux qui refusent de prendre en compte les responsabilités "lourdes et accablantes" des autorités françaises dans le génocide des Tutsi. Il leur faut à tout prix diaboliser le FPR, front patriotique rwandais actuellement au pouvoir depuis la fin du génocide des Tutsi, pour le rendre plus criminel que les auteurs du génocide des Tutsi et justifier ainsi le soutien de la France aux génocidaires rwandais. Derrière la formule " on avait des salauds face à d'autres salauds " il y a la volonté de ranger le FPR comme une organisation génocidaire, aussi génocidaire que les génocidaires Hutupower, ce qui est formellement démenti dans

Un grand moment de la République

Hubert Védrine, ancien secrétaire général de l’Élysée poursuit en diffamation Guillaume Ancel, ancien officier engagé au Rwanda, pour une vingtaine d'articles et tweets où le militaire apostrophe le politique. En arrière-plan, la loi du silence de l'armée qu'un citoyen engagé ne peut pas accepter et une loi de la presse bâillon, protectrice des dérives de la République. J'ai assisté à l'audience de première instance du procès, le 18 février 2022 au TGI de Paris 1 . Quelques dizaines de personnes entouraient les deux adversaires dans la salle d'audience de ce nouveau palais de justice. Je vous propose une déambulation sur cette audience, fidèle à ce que j'ai entendu et observé et aux résonances qu'elles m'ont inspirées. Ces deux hommes furent à un moment donné aux deux bouts de la chaîne de commandement français pendant une des interventions françaises au Rwanda, à la fin du génocide des Tutsi. Pourtant tout les oppose dans leur vision du