L'implication de français dans l'attentat déclencheur du génocide refait surface

 Selon le Canard enchaîné du 14 décembre 2016 des militaires français seraient impliqués dans l'attentat "déclencheur du génocide" des Tutsi au Rwanda.

Rédaction reprise et complétée le 19 décembre 2016

Le Canard enchaîné du 14 décembre révèle sous le titre "Les trous de mémoire de la France au Rwanda" que les magistrats français chargés d'instruire sur l'attentat du 6 avril 1994 au Rwanda reçoivent des notes des archives de la Présidence de la République, "parfois curieusement caviardés".

Parmi ces notes l'une de la DGSE confirmerait les résultats de l'enquête de terrain initiée par les juges Trévidic et Poux et daterait du 11 avril 1994, soit cinq jours après l'attantat. Elle affirmerait que les tirs ont été effectués depuis la bordure du camp militaire de Kanombe.

Une autre note de la DRM (Direction du Renseignement Militaire français) du 27 novembre 1995 ferait état de la participation de militaires français à l'attentat. Mais selon une note du 9 octobre 1995 ce seraient les "radicaux Hutu" qui "semblent être à l'origine de l'attentat".

Ces informations ne me surprennent pas. Depuis vingt ans on assiste à un enfumage français sur cet attentat, avec des rebondissements plus rocambolesques les uns que les autres. On peut même dire que Paris est l'épicentre de la désinformation sur l'attentat... on peut se demander pourquoi.

L'article cite trois militaires français et remarque que sur la provenance des missiles, les documents sont censurés.... et pose une "question naïve" selon laquelle si ces informations dédouanait la France, pourquoi seraient-elles censurées dans les notes transmises à la justice ?

On ne peut aussi que rappeler qu'un des principaux témoins de l'attentat, entendu dans la cadre de cette enquête, est le général Grégoire de Saint-Quentin, alors colonel. Il aurait entendu le bruit du souffle de départ des missiles..... Il était donc très près des tireurs. Cet officier français, aujourd 'hui général de corps d'armée, habitait le camp de Kanombe, certes. Mais pourquoi diable des mercenaires français ou des soldats rwandais auraient-ils pris le risque de tirer leurs missiles si près de la maison d'un officier français ? Cet officier fut sur les lieux du crash quinze minutes après le tir selon le rapport des députés français. (Fiche du ministère de la Défense, 7 juillet 1998, No 543/DEF/EMA/ESG, Enquête sur la tragédie rwandaise 1990-1994 [177, Tome II, Annexes, pp. 268–269]). Ce que plusieurs responsables français tentèrent de nier jusqu'à ce qu'on découvre la lettre de ce colonel dans les annexes du rapport parlementaire français où il reconnait seulement qu'il est venu trois ou quatre fois sur les lieux du crash... uniquement pour les français tués dans l'attentat... Lui avait le droit, mais le Général Dallaire, de la mission de l'ONU, fut interdit d'accès au lieu du crash et l'officier français n'a visiblement pas cherché à l'aider à y accéder ....

Cet officier chercha, selon la RTBF belge qui a réuni de nombreux témoignages, que l'on connait par ailleurs, la boite noire et des débris de missiles puis les rapporta vraisemblablement en France.... où ils auraient disparus. Il parait que son 4x4 fut le seul véhicule personnel à être raptrié en France par l'opération Amaryllis. Et puis dans les heures suivantes deux gendarmes français et l'épouse de l'un d'eux furent assassinés à Kigali : ils étaient spécilistes en écoute et proches de l'aéroport... et pendant ce temps là à l'Elysée, il parait que cela n'a rien à voir, François de Grossouvre, proche conseiller de Mitterrand, chargé de la sécurité de Mazzarine, se serait suicidé à l'Elysée, le lendemain du crash à Kigali, dans son bureau... Barril dans un rusch de film affirme qu'il aurait été assassiné et qu'il était son intermédiaire avec Mitterrand... et quatre ans plus tard les députés français ont dénoncé dans leur rapport "une manipulation" (c'est leur terme) sur l'origine des missiles dont ils étaient l'objet ... et puis, dix ans plus tard, on a ressorti à nouveau cette manipulation, déjà dénoncée par les députés français, dans le livre de Ruzibiza, puis celui de Pierre Péan, puis ceux de Lugan, historien chef de l'armée française, et puis il y eut l'enquête du juge Bruguière scandaleuse, c'est le mot d'un des avocats, mais qui d'un autre côté nous a tout à la fois révoltés et beaucoup fait rire au fil du temps, par sa manipulation grossière des faits, ses informations fantaisistes, sa partialité stupéfiante en prenant comme traducteur une personnes notoirement impliquée dans la chasse aux Tutsi et chassée de Suisse à cause de cela. Et je pourrais continuer cette liste à la Prévert, dramatique si on devine ce qu'elle cache de toute évidence.

"Nous" "les blancs menteurs", "les idiots utiles", les soudoyés du plus grand "dictateur criminel en exercice", les "affabulateurs" de Pierre Péan et de plusieurs autres "spécialistes" de la raison d'état et de leur guerre psychologique - ils ne sont jamais avares d'insultes à notre endroit. On n'a pas le droit de se poser des questions ? de savoir lire les journaux, de savoir écouter des témoins ? de savoir mettre bout à bout des faits, de découvrir des propos trompeurs ? d'aller photographier la carcasse de l'avion et ses ailes dans la prairie de Kigali ? Nous sommes victimes d'une très grave déraison d'état !

Ce tourbillon d'informations est troublant, très troublant ...

Voir ce dossier sur l'attentat du 6 avril 1994 au Rwanda

Voir page actualité du site de la commission d'enquête citoyenne


 

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