Quand un politique arrive au pouvoir il est pris en main par l'appareil d'état

Quand un politique arrive au pouvoir il est pris en main par l'appareil d'état français. Exemple récent : lors de son discours d'investiture Manuel Valls fustigeât les reproches réitérés de Paul Kagame. Pourtant ces jours là Paul Kagame aurait pu se souvenir des propos de Sarkozy au Rwanda en 2010 et Manuel Valls aurait pu lui reprocher cet oubli.

L'appareil d'état français a presque réussi à envoyer aux oubliettes le populicide vendéen, expression du révolutionnaire contemporain Gracchus Babeuf. Malgré 50 ans d'efforts, l'appareil d'état français n'a pas réussi a faire oublier la complicité française dans le  génocide des Juifs et aujourd'hui l'appareil d'état français essaie en vain depuis 23 ans de faire oublier la complicité française dans le génocide des Tutsi.

Pour accomplir ces entreprises négationnistes, les membres de l'appareil d'état français, toujours auréolés et renforcés par leur impunité, usent de sa diplomatie et de son droit de veto à l'ONU, jusqu'à faire introduire une disposition négationniste dans le statut du tribunal pénal international pour le Rwanda (la restriction temporelle à la seule année 1994 qui restreint considérablement la possibilité de poursuivre des français ayant servi au Rwanda dans la période préparatoire du génocide de 1990 à 1993), le recours à une mission d'information parlementaire au lieu d'une commission d'enquête parlementaire (on traite le sujet en mode mineur sans contrainte juridique), instituer de fait la protection des présumés génocidaires sur le sol français (d'où le combat légitime du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda), et la protection des présumés complices français des génocidaires d'où l'objectif statutaire de l'association Survie de "lutter contre la banalisation du génocide" et notre commission d'enquête citoyenne.

Sur ce dernier point, celui où la résistance de l'appareil d'état Français est la plus forte, la protection des présumés complices de génocide français, marqués par un  faisceau de faits avérés pourtant majeurs dans le renforcement et le soutien du courant génocidaire rwandais, l'appareil d'état français combat "logiquement!" les lanceurs d'alerte et accuse ces citoyens, honnêtes et déterminés, de faire de l'antifrance, de déshonorer l'armée, d'être "mariés à des femmes Tutsi ", et les attaque sans preuve, parfois avec des montages stupéfiants, comme "ayant une maîtresse Tutsi"(et quand bien même ! sont-ce les femmes et les maîtresses françaises qui inspireraient la "bonne France" négationnistes ?), "affabulateurs", "menteurs", "payés par le Rwanda", "soutien au plus grand dictateur criminel au pouvoir en exercice" (il faut bien qu'il soit pire que les génocidaires pour justifier ce combat !), ou "diffamateurs" ("évidemment !"). Ont-ils conscience de reprendre en cela le discours même des génocidaires ? C'est pourtant une signature.

Quand un politique arrive au pouvoir il est pris en main par l'appareil d'état français. L'exemple le plus caricatural fut récent: lors de son discours d'investiture Manuel Valls fustigeât, avec un aplomb de nouveau premier matadore, les reproches réitérés de Paul Kagame. Pourtant ces jours là Paul Kagame aurait pu se souvenir des propos de Sarkozy au Rwanda en 2010 et Manuel Valls aurait pu lui reprocher cet oubli : "erreur d'appréciation" "aveuglement" de la part de la France. On peut imaginer que ce Président de la République française concéda le minimum à Kigali  ...  Nos militaires furent pourtant furieux.

La marche n'est la propriété de personne ! La marche forcée de la honte n'arrêtera pas la vérité en marche.


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