Rwanda, des tentatives de destabilisation du pays

 Selon Jeune Afrique le 20 juillet 2018 : La police [rwandaise] dément les rumeurs d’incursions de groupes armés dans le sud du pays : "Plusieurs rumeurs d'infiltrations de groupes armés dans le sud du Rwanda, à la frontière avec le Burundi, sont apparues ces dernières semaines. Les autorités rwandaises ont contesté la présence d'éléments insurrectionnels sur le sol rwandais."

Selon Jeune Afrique le 20 juillet 2018 : La police [rwandaise] dément les rumeurs d’incursions de groupes armés dans le sud du pays

L'ensemble des informations et rumeurs qui circulent actuellement montre une campagne qui veut déstabiliser l’État rwandais d'une part, et d'autre part une préoccupation des autorités rwandaises qui se veulent rassurantes. Il est difficile de savoir exactement de quoi il retourne entre des communiqués manifestement exagérés et la réalité sur le terrain. Le Burundi qui ne cesse depuis des mois d'accuser le Rwanda de servir de base arrière à des incursions armées sur son territoire, nie ces attaques sur le sol Rwandais à partir de son territoire. Il en résulte une agitation médiatique opaque, dont la motivation est probablement le déploiement africain de la diplomatie rwandaise à travers la présidence actuelle de l'Union Africaine par Paul Kagame et la probable élection prochaine de la ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Les ennemis du Rwanda ont la gorge saturée de couleuvres, notamment depuis l'annonce du soutien d'Emmanuel Macron à la candidature rwandaise à l'OIF. Le "fameux" Paul Rusesabagina, héros très contesté du film "Hôtel Rwanda" ayant obtenu des soutiens prestigieux dans le monde anglo-saxon, monde qui montre depuis quelques années des signes troublants de campagnes négationnistes alors qu'il était fréquemment accusé en France de soutenir la "rébellion du FPR", serait à la manœuvre dans cette affaire. Cet homme, qui dirigeait des hôtels VIP au Rwanda, lieux évidents de la diplomatie de couloirs, a montré pendant le génocide qu'il pouvait faire prévenir, à travers sa direction belge, les services français d'une attaque imminente des miliciens interahamwe contre les Tutsi réfugiés à l'hôtel et que les miliciens pouvaient "obéir" à travers l’Élysée puis la chaîne de commandement rwandaise de l'armée génocidaire et renoncer à ce massacre. C'est un circuit fort équivoque que suggère cette affaire unique. D'autre part Rusesabagina se montre gêné et méfiant devant un Français qui évoque, comme je le fais, la politique française au Rwanda dans la période 1990-1995.

Il n'est pas exclu que des officines françaises, sans doute liées à des militaires français et des fonctionnaires du ministère français des affaires étrangères, voire d'anciens conseillers de l’Élysée, nostalgiques de l'engagement français aux côtés du régime génocidaire, œuvrent en sous-main pour aider cette campagne de déstabilisation. On l'a déjà vu très officiellement à travers l'instruction ridiculisée du juge Bruguière par exemple, ou dans le réarmement et l’entraînement des génocidaires rwandais dès la fin du génocide des Tutsi par la France aux frontières du Rwanda. Il n'y a pas de raison de penser que ces courants, très motivés par une menace théorique d’imprescriptibilité judiciaire face à leur complicité dans le génocide des Tutsi, ne continuent pas de se battre contre Paul Kagame, sapant de fait la nouvelle politique française. Ou alors il faudrait dans ce cas envisager l'impensable a priori : que ce soit Emmanuel Macron qui mènerait un double jeu.

 

 

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