France Rwanda Propos de Jean Glavany
Monsieur Glavany s'empare des mensonges brandis contre ceux qui accusent les autorités françaises de complicité dans le génocide des Tutsi
Monsieur Glavany publie cet article sur son blog :
Je lui ai répondu ceci sur son blog, mais je ne sais pas s'il le publiera, ma réponse étant en "attente de modération". Il faudrait qu'il nous explique aussi pourquoi il utilise l'expression insensée "génocide du Rwanda". (J'ai été "modéré" par la limite de 4000 caractères imposée par son blog) :
Monsieur Glavany,
Les articulations de votre texte sont contestables du début à la fin. Rien ne tient à l'analyse. Vous ignorez de nombreux faits incontestables. Je m'en tiendrai donc à ce que vous laissez entendre de Monsieur Brana. Je vous invite à relire les propos qu'il a tenu devant mes amis et moi-même lors de notre commission d'enquête citoyenne pages 464 et suivantes de notre rapport :
http://cec.rwanda.free.fr/documents/Publications/cec_rapport.pdf
Même s'il défend ardemment le travail parlementaire sur le Rwanda, et sur certains points il est défendable, ses propos sont particulièrement critiques :
citation
"Malgré cela notre aide militaire
continue et même se développe. Le 20 mars 1991 est implanté à Ruhengeri
un détachement d’assistance militaire et d’instruction (DAMI) qui prend
le nom de « Panda » et qui comprend trente militaires auxquels viendront
s’ajouter en 1992 une composante artillerie et en 1993 une composante
génie.
Et notre coopération militaire devient de plus en plus
concrète. Le rapport du colonel Canovas du 30 avril 1991 […] propose au
chef d’État-major de l’armée rwandaise « la mise en place de petits
éléments en civil, déguisés en paysans, dans les zones sensibles, de
manière à neutraliser les rebelles généralement isolés ».
Les
militaires français instruisent et entraînent une armée totalement
monoethnique dans un pays où se développe le racisme interethnique, où
vont apparaître des branches extrémistes hutu dans les différents partis
et des appels au génocide [des Tutsi] par la Radio des Mille collines.
Je
crois qu’il y a eu une sous-estimation dramatique de la montée des
dangers et du risque de génocide, de la part de la chaîne diplomatique
et des services de renseignement, parallèlement à une coopération
militaire trop engagée. Les militaires français ont en effet soutenu
d’une manière très forte l’armée rwandaise hutu, en participant à
l’élaboration des plans de bataille quotidiens, en étant partie prenante
aux décisions, en faisant des contrôles aux portes des villes, en
participant, au moins dans un cas, à des interrogatoires, etc.
Le 21
février 1993, on atteindra même un sommet avec la désignation du colonel
Delort comme commandant opérationnel des forces françaises au Rwanda
ayant autorité sur l’emploi opérationnel de Noroît, sur le DAMI Panda,
sur la cellule RAPAS […] qui, sous le nom de « Chimère », apportera une
assistance opérationnelle aux FAR, ou plus exactement encadrera cette
armée d’environ 20 000 hommes pour la commander indirectement.
On voit combien cette coopération est devenue trop engagée[…]
Fin de citation
J'ajouterai ceci : des officiers de police judiciaire français ont informatisé le fichier des personnes à rechercher et à surveiller au fichier central rwandais en 1992. Les observateurs savent que les Tutsi étaient depuis 1990 considérés comme des terroristes ou des complices de terroristes. Tout le monde sait ce que cela signifie en temps de guerre.
Les propos de Raphaël Glucksmann sont donc objectifs, quelles que soient les limites que vous voudriez imposer. Soyez honnête.
Ce n'est pas monsieur Kagame qui dicte notre démarche, mais, en ce qui me concerne ma belle-famille massacrée et de nombreux rwandais dans ce génocide des Tutsi dont les forces furent soutenues à bout de bras par notre pays, politique aujourd'hui soutenue avec de gros mensonges. Il se trouve que des membres de la famille de Kagame ont aussi étaient massacrés. C'est une solidarité de victimes face à des complicités dans un crime contre l'humanité.
Les mots ont un sens Monsieur Glavany. La jurisprudence du TPIR a établi qu'il n'était pas nécessaire de partager l'intention de génocide pour être complice. Je n'accuse pas les responsables français d'avoir voulu ce génocide, je les accuse de n'avoir rien fait contre sa préparation et ensuite contre son accomplissement. Nous avons effectué et couvert des livraisons d'armes aux génocidaires, avant, pendant, et même après le génocide.
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