"Les cinq meilleurs livres sur le génocide rwandais"

Le site "Les cinq meilleurs livres sur le génocide rwandais", en commençant par le plus odieusement falsificateur, présente le livre de Bernard Lugan avec une litanie de mensonges. Aucune phrase du premier paragraphe n'est vraie.

L'auteur de ce site des "5 meilleurs livres" est anonyme, planqué. On ne cite que l’hébergeur du site. Son nom de domaine est clairement français. Partenaire Amazon et affilié FNAC, on imagine cependant difficilement une collaboration Amazon-FNAC. Ce site émane probablement d'une officine française dont l'objectif dépasse la vente de livres, tout en en profitant.

On sait que les sélections de la FNAC favorisent souvent les livres négationnistes de la complicité de la France dans ses rayons. En tous cas c'est ce que je constate souvent dans les FNAC. Peut-être aussi que ces sélections de livres sont celles qui se vendent le moins et restent en rayon ? Allez savoir !

Cette liste commence par un livre de Bernard Lugan, ancien "historien" reconnu par l'armée française, qui est présenté ainsi :

Illustration 1

Extrait de la présentation d'un livre de Beranrd Lugan © le site 5livres.fr

Comment peut-on oser écrire un tel amoncellement de contrevérités ?

Les décisions de justice à l'encontre des génocidaires rwandais condamnés en France ont expressément rappelé qu'il y avait "un plan concerté" en vue du génocide des Tutsi.

L'Akazu désigne le petit groupe des oligarques du génocide, des personnes proches de l'ex-première dame du Rwanda, dont plusieurs sont au chaud en France, et qui sont notoirement connus pour avoir voulu ce génocide des Tutsi.

Au sujet "des listes de Tutsi à abattre" cet aspect fut notamment cité dans l'acte d'accusation du Tribunal pénal international pour le Rwanda contre un présumé génocidaire retrouvé récemment en France à Orléans, qui était chef du renseignement militaire des Forces armées rwandaises, après avoir été commandant de la gendarmerie de la capitale ... gendarmerie pour laquelle des gendarmes français informatisèrent le fichier national des personnes à rechercher et à surveiller. C'est la principale raison pour laquelle l'historien militaire français nie ouvertement ces listes de "Tutsi à abattre" qui sont de fait des listes génocidaires. Il l'a encore nié, en ce qui concerne l'évocation de ces listes devant le TPIR, dans un procès en France, j'en fus témoin.

La radio des milles collines dont l'existence n'est pas contestable, fut le principal instrument de la propagande d'appel au génocide. Je dirais que c'était le crieur public de l'appel au génocide. Elle fut lancée par l'Akazu quelques mois avant le génocide. Elle souligne le plan concerté.

Quant à l'assassinat du président rwandais, cinq enquêtes officielles, enquête de l'auditorat militaire belge, enquête rwandaise et britannique, deux enquêtes françaises (DGSE, et deuxième enquête des juges antiterroristes français) confirment que ce sont les extrémistes hutu qui assassinèrent leur président. Une seule enquête accuse le FPR, la première enquête du juge antiterroriste français, qui n'est pas allé sur le terrain au Rwanda, qui est un tissus d’âneries négationnistes - lire son ordonnance est proprement stupéfiant. Une troisième enquête française, celle des députés, a dénoncé explicitement, en employant le terme, une tentative de manipulation dont ils furent l'objet pour désigner le FPR comme auteur de cet attentat.

Enfin au sujet du coup d'état, on doit se demander qui a pris le pouvoir dans la semaine qui a suivi l'attentat ? C'est un gouvernement extrémiste Hutu dont les 2/3 des ministres, premier ministre en tête, furent condamnés pour génocide par le tribunal pénal international.

Il n'y a  donc pas une seule phrase vraie dans cette présentation du livre de Lugan qui est censée refléter son contenu. Ce sont des mensonges grossiers. C'est de la "propagande noire". Dans son introduction du livre il ose encore dire que le chef des miliciens interahamwe, Robert Kajuga, aurait été ministre de Kagame (au mieux il doit confondre deux personnes !!!) alors qu'il serait mort au Zaïre en 1995 selon un de mes amis qui a très bien connu sa famille dans les années soixante, comme coopérant, information qu'il a apprise alors qu'il la rencontrait après le génocide.

On essaye de donner crédit à cette propagande en soulignant que l'auteur fut "expert assermenté" devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda. Mais on oublie de préciser que cet expert ne le fut qu'à la demande de personnes poursuivies pour génocide, pour leur défense. Certes les droits de la défense sont nécessaires et honorables, mais en disant des vérités, surtout lorsqu'on est "assermenté".

Comment peut-on oser citer ce livre en premier d'une série des "meilleurs livres" ?

Les autres livres sont excellents. Le deuxième livre est celui d'Hélène Dumas qui se concentre sur le génocide au village... comprenez que la France n'aurait rien à voir la dedans. C'est une instrumentalisation, d'autant plus qu'Hélène Dumas reconnaît aussi, par ailleurs, la complicité de la France dans le génocide des Tutsi. Le troisième est Génocidé de Révérien Rurangwa, un témoignage puissant. Mais en quatrième Rwanda la fin du silence de l'ancien officier Guillaume Ancel, qui dit exactement le contraire de ce que dit Lugan sur la complicité de la France, ceci veut donner une impression d'objectivité, mais qui est rabaissé trois "crans" en dessous, et enfin le livre une "saison de machette" de Hatzfeld qui fut maintes fois plébiscité.

Résultat le lecteur moyen achètera le premier livre. Il est illégal en France de nier le génocide des Tutsi, d'où cette sélection de livres suivants pour "faire passer la pilule". On ne nie pas le génocide des Tutsi, mais on nie des éléments qui l'établissent et la nature et la profondeur de l'implication de la France. C'est une promotion négationniste en instrumentalisant d'excellents livres pour redorer une poubelle négationniste de la complicité française dans le génocide des Tutsi et empêcher toute contestation de cette campagne négationniste "grise". Les blancs menteurs sont toujours à l’œuvre, mais ils deviennent bien gris.

 

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