Les Palestiniens sont victimes du terrorisme du Hamas et du terrorisme israélien

L'évolution du conflit du Proche-Orient a commencé par l'implantation de l’État d’Israël au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Ce conflit provoque aussi de nombreux débats dans les médias et bien sûr dans mon cercle relationnel.

L'état des choses dans mon esprit

En ce qui concerne ma découverte de l'existence d'évènements appelés génocides :

Israël est marqué par la Shoah, évènement majeur pour le peuple juif et pour une partie des Occidentaux.

Je n'ai découvert qu'assez tard l'existence de la Shoah. Je ne me souviens pas avoir entendu parler du génocide des Juifs de la part d'un de mes professeurs. Un jour un professeur d'histoire s'est adressé sur un ton confidentiel à un de mes copains de classe. J'étais assis à deux ou trois mètres et j'entendais la conversation. Ce copain s'appelait Kirichian. Le professeur lui demanda s'il était arménien et il lui parla d'un génocide des arméniens, je crois me souvenir qu'il prononça la date de 1915. Cela s'arrêta là, le cour "normal" continua. Je ne pense pas que je compris le mot génocide, en tous cas cela n'évoqua rien pour moi, mais bizarrement cette conversation m'a marqué. Un an plus tard, alors que j'étais assis à côté d'un autre copain qui s'appelait Krebs, il me parla, aussi sur un ton confidentiel, du génocide des Juifs et que sa famille en avait souffert en m'évoquant des massacres. Il dessinait des mains, je crois même me souvenir qu'il me montra un jour une main qu'il avait faite en plâtre.

En ce qui concerne Israël et la Palestine :

L'ONU a accordé aux Juifs sionistes la création d'un État sur le territoire de la Palestine mandataire, alors supervisée par le Royaume Uni.

La Shoah est à l'origine de la décision de la communauté internationale d'autoriser la création de l’État d'Israël. Un mouvement sioniste s'était développé sur ce territoire depuis quelques décennies. Cette autorisation fut en fait pour l'ONU un transfert du mandat britannique sur la Palestine accordé par la Société des Nations, qui prit fin au profit de l’État d'Israël, créé la veille du dernier jour du mandat. Aucune solution ne fut prévue pour les Palestiniens, ce qui fut une grave omission, l'histoire le montre encore aujourd'hui. Ce tour de passe passe repose donc sur un mépris de fait des Palestiniens, probablement assis sur un racisme latent à l'égard des Arabes de la part des 4 membres fondateurs du Conseil de sécurité : La France, le Royaume Uni, l'URSS et les USA. Il est probable qu'Israël partageait ce racisme puisque ses fondateurs acceptèrent cet état de fait, que l'on considèrerait aujourd'hui comme inacceptable. On comprend dès lors le rejet de l’État Israélien par la résistance palestinienne, ce qui est considéré comme quelque chose d’inacceptable par Israël et ses soutiens. C'est pourtant assez inconséquent de leur part, compte tenu de leur omission de la réalité palestinienne et donc de fait de la prise de position coloniale d’Israël sur les Palestiniens dans cette succession du mandat britannique.

Le général de Gaulle semble avoir perçu cette omission lorsqu'il a émis des doutes plus tard sur les conditions de cette création de l’État d'Israël. Il est probable que la France ne pesait pas d'un grand poids dans cette affaire à l'époque. Elle n'a pas opposé de veto à cette décision.

Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire, la première information que j'ai reçue date de la crise de 1956, j'avais 6 ans et je revois mon père m'expliquer devant une carte la position du canal de Suez, d'Israël et de l’Égypte. Je ne me souviens pas particulièrement de ce qu'il disait, mais je pense qu'à l'époque, membre du MRP, il fut suffisamment choqué par la nationalisation du canal de Suez par l’Égypte, pour qu'il éprouve le besoin d'en parler à son fils de 6 ans devant une carte.

Je n'ai guère de souvenirs précis de l'époque de la guerre des six jours (1967) qui aboutirent, à l'ONU, à la célèbre  Résolution 242 du Conseil de sécurité, qu’Israël n'a jamais respectée, mais qui continue de faire référence dans l'approche de la résolution du conflit israélo-palestinien.

A partir des années 1970, j'ai de vagues réminiscences surtout marquées par le terrorisme palestinien, notamment lors des jeux olympiques de 1972 et du massacre d'athlètes israéliens par un groupe terroriste palestinien et plusieurs prises d'otages dans des avions par des Palestiniens, l'attentat de la rue des Rosier à Paris, sans parler des nombreux attentats sur le territoire d'Israël. Je me souviens en avoir parlé, mais beaucoup plus tard, avec une connaissance qui travaillait en Israël pour ses recherches théologiques. Je suis obligé d'aller dans Wikipédia pour reconstituer toute la litanie des attentats palestiniens. 

J'avais toutefois perçu la trajectoire particulière de Yasser Arafat à partir de son discours à l'ONU en 1974 [1]. Ce fut le point de départ du processus qui devait aboutir aux accords d'Oslo, 19 ans plus tard en 1993.

Entre temps en 1977, j'avais été très ému par le discours d'Anouar El-Sadate devant la Knesset, que j'avais écouté à la radio en direct et entièrement [2]. Je commençais à être très motivé par la perspective de la résolution du conflit au Proche Orient qui avait des retombées sanglantes, non seulement en Israël et en Palestine, mais aussi sur toute la planète.

Arrivèrent les accords inespérés d'Oslo en 1993. Rabin et Arafat se serrèrent la main à Washington, après une hésitation d'Yitzhak Rabin devant la main tendue et presque joviale de Yasser Arafat. On ne mesure pas assez ce que fut le courage de ces deux hommes. Pour la première fois Israël envisageait l'existence des Palestiniens de façon positive.

Hélas la violence terroriste israélienne ne tarda pas à s'abattre sur Yitzhak Rabin, dès 1995, quand il fut assassiné par un ultranationaliste de cette droite de la mouvance de Netanyahou. J'en fut révolté. Je ne comprends pas comment l'année suivante, les Israéliens ont pu confier le pouvoir à celui qui devint de fait le receleur politique patenté de cet assassinat : Benjamin Netanyahou. Avait-il participé au complot contre Rabin ? A partir de là j'ai commencé à comprendre que les choses iraient de pire en pire et les années suivantes ne me démentirent pas. On assista à une dégradation constante et indigne de la situation des Palestiniens sur leur terre et à un parti Travailliste israélien qui se couchait devant cette évolution. Je me souviens notamment de l'indignation que suscita en moi Ariel Sharon se promenant sur l'esplanade des mosquées par pure provocation ou du comportement criminel des colons israéliens en Cisjordanie.

Ensuite je perçus à nouveau la Shoah à cause du génocide des Tutsi au Rwanda. Cela m'obligea à approfondir le rôle du témoignage notamment.

Plus tard  la Shoah se raviva dans mon esprit à travers mes amis du cercle Menahem Taffel à Strasbourg, qui m'ont souvent invité à parler du génocide des Tutsi et de l'implication française dans les commémorations des actes génocidaires du professeur Hirt à l'université du troisième Reich à Strasbourg. Ces commémorations sont l'occasion pour Georges Yoram Federmann de rappeler la continuité et la similarité des conduites humaines génocidaires et discriminantes, des omissions de l'existence de l'autre. En marge d'autres commémorations de génocides, rwandaises, juives et arméniennes, il y a en a beaucoup à Strasbourg auxquelles je participe régulièrement, j'ai entendu des Juifs qualifier la création de l’État d'Israël comme d'un moyen pour la communauté internationale de se débarrasser du problème des rescapés Juifs, une sorte de transfert des camps de concentrations allemands.

Je me souviens avoir été l'un des quelques rares participants à la présentation du livre d'Ofra Yeshua-Lyth à Strasbourg vers 2018. Le titre du livre : "Pourquoi un État juif n'est pas une bonne idée"[3]. De la part d'une ancienne journaliste internationale (aux USA et en Allemagne) du quotidien israélien Maariv, ce "mémoire critique" fut audacieux ! A travers son témoignage, enraciné dans la Palestine mandataire, puis le création de l’État d'Israël, puis l'histoire contemporaine de cet État, j'ai aperçu toute l’ambiguïté de la réalité du proche orient et le piège de la propagande israélienne sur la soi-disant démocratie israélienne. Une démocratie qui n'a pas de véritable constitution, pas de citoyenneté au sens républicain du terme, qui repose, en lieu et place, sur l'appartenance au peuple juif et où donc les autres populations ne peuvent avoir de place égale, alors que cette journaliste envisageait un État unique sur toute la terre de la Palestine historique, de la méditerranée au Jourdain, mais un État laïc où Palestiniens et Israéliens auraient les mêmes droits. (On peut penser que ce serait probablement un peu comme en France les Musulmans, les Juifs et les Chrétiens). On m'objectera les quelques députés palestiniens d'Israël... mais combien de ministres et premier ministres palestiniens depuis la création d'Israël ?

Ofra Yeshua-Lyth présente son livre à Strasbourg le 17 avril 2018
© Emmanuel Cattier

La veille du 7 octobre 2023

A la veille du 7 octobre 2023, les Palestiniens de Gaza étaient soumis de la part d’Israël à un apartheid très stricte, emmurés entre des barbelés électrifiés, n'ayant pas le droit de profiter de leur accès à la mer, parqués comme du bétail dans la bande de Gaza depuis des décennies. Parfois arrêtés sans charges objectives, comme des otages, ils  devaient accepter le filtrage de permission de travailler en Israël où on avait besoin d'eux et d'aller s'y faire soigner éventuellement pour certaines maladies. Le Hamas, une organisation terroriste, en avait pris le pouvoir imposant sa dictature à 2 millions de Palestiniens, qui sans doute espéraient tous la fin de cet apartheid. Des Israéliens du voisinage de Gaza cherchaient à entretenir de bonnes relations avec les Palestiniens, ce que le Hamas et la droite israélienne voyaient d'un mauvais œil. On a dit que des Palestiniens qui avaient été aidés par des Israéliens ont participé au raid terroriste du 7 octobre. Il est probable qu'il s'agissait de membres du Hamas infiltrés dans ces échanges pour les faire capoter un jour. Surtout on a appris assez vite que le Hamas était financé par Netanyahou pour contrecarrer l'autorité nationale Palestinienne, dernier vestige des accords d'Oslo, accords si horribles aux yeux de la droite israélienne. 

Le 7 octobre 2023

Le 7 octobre était bien une action terroriste et anti-sioniste du Hamas dans la cadre de la résistance palestinienne à une situation objectivement inacceptable vécue par les Palestiniens.  C'est un crime contre l'humanité. Sa violence humaine et ses prises d'otages ont été abondamment décrites avec ferveur. Elles réveillèrent les souvenirs et les traumatismes de la Shoah. 

Synagogue de Strasbourg, affichage des otages israéliens du 7 octobre 2023
© Emmanuel Cattier - 13 décembre 2023
 

On n'ose pas le dire à cause du respect que l'on doit à ceux qui subirent ces souffrances indéniables, parfois ce fut hélas exprimé avec méthode par des propagandistes pour enfoncer le clou de la détestation des Palestiniens. Le message est le même, mais l'intention est différente. Cela salit les témoignages authentiques.

Les otages israéliens et les "détenus" Palestiniens

Parmi les "détenus" palestiniens il y  a des terroristes, des résistants non-violents et des otages retenus sans aucune charge et pas seulement des otages détenus depuis le 7 octobre, comme le disent les médias. Cette dissymétrie de vocabulaire entre les détenus, les résistants non-violents emprisonnés et les otages palestiniens fait partie de la propagande. En fait, il y a des détenus palestiniens et des otages palestiniens, tous assimilés à des "détenus", cela fait plus respectable pour l'image d'Israël. Pourtant, c'est Israël qui a inauguré les prises d'otages dans ce conflit notamment lors des intifadas et autres moments de tension. Pour beaucoup d'Israéliens, tous les Palestiniens sont à mettre dans le même sac, ce seraient tous des terroristes du Hamas et cette généralisation a commencé avant le 7 octobre. On a même entendu des autorités d'Israël le dire ouvertement ces dernier mois pour justifier les bombardements de Gaza.

Peser la réponse d’Israël  à l'attaque du 7 octobre

Je considère comme certain qu'il y a eu crime contre l’humanité de la part d'Israël et en tous cas de la part de Netanyahou et son gouvernement extrémiste et terroriste. 

Je considère qu'Israël a largement dépassé la loi du talion, la transformant en objectif d'anéantissement du Hamas, certes, mais en anéantissant sans distinction les conditions de vie et même de survie, de tous les Palestiniens de la bande de Gaza. Deux millions de personnes parquées et torturées par 15 mois de bombardements intensifs et de pénurie organisée, 45000 morts officiels et probablement 70000 selon les ratios militaires dans de telles situations, des centaines de milliers de blessés. Cette extravagance dans l'instauration d'une terreur sur la population palestinienne est inimaginable. Il est effrayant de voir que des responsables français la jugent légitime.

Ce refus de fait d'un État palestinien fait partie du contexte de l'éventuelle qualification de génocide d’Israël contre les Palestiniens à mon sens. Les derniers propos hallucinants de Donald Trump sur la transformation de Gaza en Côte d'azur en chassant les Palestiniens, devant un Netanyahou visiblement amusé par ce délire géopolitique complice, ne font que renforcer ce contexte. D'ailleurs, au passage, cette intervention états-unienne envisagée par Trump permettrait sans doute de masquer le nombre de corps ensevelis sous les décombres. Le négationnisme est toujours constitutif du crime. La lutte contre la CPI lancée par Trump renforce ce diagnostique d'impunité organisée : justice neutralisée, accentuation du négationnisme, plus de criminel !

Les accusations contre la LFI

Je ne suis pas militant de la LFI car, notamment, ce n’est pas un parti géré de façon démocratique. Ma sensibilité est plus centre gauche, encore que cela ne me représente pas vraiment, je suis particulièrement éclectique dans mes idées politiques. Mais :

La propagande israélienne est très active en France pour établir une confusion entre antisémitisme et anti politique israélienne. Beaucoup de médias et la plupart des partis politiques y sont aveuglément attachés, notamment le parti socialiste par son amitié historique avec le parti travailliste israélien, qui n'est plus une véritable opposition à la droite israélienne.

Je ne crois pas au caractère soi-disant "anti-sémite" des positions de la LFI : Elles sont clairement anti politique de Netanyahou. Parler de résistance palestinienne à propos du 7 octobre comme le fait Jean-Luc Melanchon et le qualifier de crime contre l'humanité comme le fait Rima Hassan est pertinent. Cela traduit seulement la volonté de la LFI de ne pas céder à la propagande israélienne qui veut systématiquement disqualifier toute action de résistance palestinienne, quelle qu'elle soit, par un certain vocabulaire. J'observe d'ailleurs qu'aucun membre de la LFI n'a été condamné pour antisémitisme. Il faut arrêter de raconter n'importe quoi en France. La droite macroniste, en mal de majorité, s'est servi hypocritement de cela pour tenter de casser le NFP. Certains de ses députés ont eu sur ce sujet un comportement particulièrement odieux. Ils n'ont pas contribué à la sérénité des débats. D'ailleurs le pire d'entre eux ne semble pas avoir été réélu car on n'entend plus parler de lui. J'ai même oublié son nom.

Ceux qui croient défendre la dignité de la résistance française en niant la réalité d'autres types de résistance, s'insurgent qu'on puisse parler de résistance palestinienne dès lors qu'elle utilise des moyens terroristes. Mais la résistance française n'est qu'un aspect des situations de résistance à une oppression dans le monde. Le concept de résistance n'appartient pas qu'à la France. La résistance palestinienne, par exemple, le rappelle.

Pour ma part je n'ai aucune difficulté à qualifier le 7 octobre d'action terroriste. Cela n'enlève rien au fait que c'est avant tout, au plan juridique, un crime contre l'humanité. La cristallisation de la polémique autour de l'emploi ou non du mot "terrorisme" est absurde, elle est destinée à trier ceux qui soutiennent Netanyahou et les autres, qui deviendraient fallacieusement des soutiens du terrorisme.  Le critère "terroriste" est, me semble-t-il, un critère avant tout politique et instrumentalisé à des fins politiques. J'ai compris cela depuis plusieurs années et j'ai souvent écrit, à cause des sensibilités françaises sur cette question, qu'un génocide est un terrorisme extrême en parlant du génocide des Tutsi, alors que ce génocide est souvent banalisé par nos politiques. C'est moins vrai depuis le rapport Duclert, heureusement.

Des éléments de discussion dans mon cercle relationnel.

J'ai écrit à une amie socialiste qui défend bec et ongles la cause israélienne, que je ne sais pas s'il y avait eu génocide des Palestiniens, mais que je ne l'exclue pas. Mon point de vue est suspendu à celui de juristes en situation d'autorité judiciaire effective qui pourraient le décider. De nombreux juristes l'affirment, d'autres le récusent. Elle m'écrit, outrée :

  • "Le 7 octobre ont été massacrés torturés violés déchiquetés les juifs  antisionistes sur la frontière et qui aidaient les palestiniens. "
Je lui ai répondu :
  •  mais oui, mais cela ne justifie en rien ce qu'Israël a fait ensuite. Crois tu que les femmes, les enfants, les vieillards, les hommes sur qui on a fait tomber des tonnes de béton, ont été moins déchiquetés, moins torturés, moins massacrés ? Retrouves la raison !

Cette même amie dans un autre mail m'écris : "Je suis effrayée que toi et [nom de ma femme] défendent l'idée d'un génocide des palestiniens.". Ma femme est pro-Israél à priori. Elle y a vécu un an après avoir fui le Rwanda, et a passé des nuits dans des abris au nord d'Israël à proximité du Golan. Surtout elle n'exprime, à ma connaissance, rien de tel sur ce conflit.

L'autre élément de réflexion est plus délicat. Il s'agit d'un échange avec un ami juif qui vit en France et prend en compte le problème palestinien. Il avait transmis un article de Libération de Jean Quatremer et dans lequel on met en exergue l'analyse de Yann Jurovics. Je lui écrivis :

  • Je reviens sur cet article car la référence à Yann Jurovics est problématique dans notre cas. Non pas que ce soit un mauvais juriste, il semble même très compétent, mais il est très probablement juif lui-même, donc juge et parti. Nécessairement il peut être plus compréhensif avec Israël que d'autres juristes . Son avis est donc peut-être pertinent, peut-être pas.

Il m'a répondu :

  • Jurovics est problématique dans le débat parce que “probablement juif” (c'est pas sur) et donc “juge et parti” (néanmoins le soupçon suffit) ? Celui que cette phrase disqualifie c'est celui qui la prononce et non celui qu'elle désigne... Pour moi la discussion s’arrête là ...
 Je lui ai répondu :
  • Ce n'est pas dans mon esprit une disqualification mais une prise en compte des aspects de l'opinion de quelqu'un. Je ne comprends pas qu'on n'admette pas que l'opinion d'un Français sur la France soit possiblement teintée de cette appartenance ou que l'opinion d'un Juif sur Israël soit possiblement teintée de cette appartenance. Pour moi la discussion commence là.
Je comprends bien que la sensibilité des Juifs les rendent méfiants dès lors qu'on rappelle qu'ils sont juifs. Je me suis souvenu ensuite que cet ami m'avait un jour rapporté les paroles de son père se référant à l'occupation allemande, telles que je m'en souviens (j'espère ne pas les déformer) : "Ce n'est pas toi qui décide si tu es Juif mais c'est celui qui te désigne". De ce point de vue "être Juif" risque toujours d'être une accusation. Il faudrait le cacher à priori. Pour ma part j'ai toujours pensé qu'il faut "dire d'où l'on parle". Dans certaines situations c'est même à mon sens une question d'honnêteté intellectuelle.
 
Cet ami parle de "soupçon" dans sa réponse, là où je crois mettre un doute méthodologique. C'est difficile à distinguer dans ce contexte. J'ai conscience que ma position est difficile à accepter pour ceux qui ont subi la Shoah et pour leurs descendants.

Ce conflit au Proche Orient nous met à rude épreuve. Ce n'est pas sans rappeler le climat de l'affaire Dreyfus, mais dans un tout autre contexte et avec des tenants et aboutissants très différents.
 

___________

1 Palestine : 13 novembre 1974, discours historique de Yasser Arafat à l’ONU
 Jeune Afrique 12 novembre 2014 

2 Discours historique du président Anouar el-Sadate devant la Knesset - École de politique appliquée Faculté des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke, Québec, Canada

3 Ofra Yeshua-Lyth, Pourquoi un État juif n'est pas une bonne idée - mémoire critique, Scribest


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