Le droit de veto à l'ONU à l'origine de la "chienlit" mondiale

Le monde est entré dans un tourbillon de conflits tous liés au droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité, dont chacun se protège de ses crimes et de ceux de leurs alliés, contre les mises en cause par les autres pays. L’international est ainsi bloqué pour faire respecter la charte de l'ONU.

Le monde de Yalta, symbole de cette période qui a vu la création de l'ONU, amandé en 1971 après les prises de position du général de Gaulle puis de Nixon en faveur de la Chine populaire, a du plomb dans l'aile. Il parait que Staline souhaitait que l'Ukraine ait un siège au conseil de sécurité. On aurait du le lui accorder à l'aune des événements actuels. Yalta est en Ukraine et c'est en Ukraine que la Russie a fait basculer définitivement les fondements de l'ONU. Netanyahu a enfoncé le clou avec la trumpette volant au secours de la "victoire". 

On craint d'une manière générale l"humeur du "tigre de papier", aucun dirigeant US n'a mieux incarné cette expression de Mao Tsé Toung.

Martyre de l'Ukraine

La Russie a agressé l'Ukraine par pure paranoïa des dirigeants russes. Aucun pays de l'OTAN, alliance défensive, ne menaçait la Russie. Aucun pays de l'Otan ne développait son armée de manière à éveiller les soupçons d'un voisin. La seule chose que la Russie a pu prendre pour une menace, c'est la rapprochement de l'Ukraine avec l'OTAN. Pourquoi une menace ? Parce que cela déjouait les plans de Putin de reconstituer l'empire soviétique. L'Ukraine était  un maillon essentiel de l'empire soviétique. Plutôt que de développer ses 17 millions de km², Putin a choisi la solution de facilité apparente : envahir l'Ukraine avec des méthodes et un discours profondément criminels et malhonnêtes. Il y a perdu un million de russes sur le front, morts et blessés, et probablement 2 fois plus en exil. Il y a perdu sa flotte de la Mer noire, dont son navire amiral, et une partie de ses bombardiers essentiels pour sa stratégie nucléaire. Surtout, plusieurs pays limitrophes de la Russie ont décidé de rejoindre l'alliance défensive qu'est l'OTAN. Enfin il n'a conquis que moins de 20% de l'Ukraine et fait perdre à la Russie la réputation de deuxième armée du monde et celle de son industrie d'armement. C'est un échec cuisant. Le peuple russe continue de courber l'échine sous la férule de son tyran, gavé par sa propagande, qui se garde bien de lui dire que le PIB de la Russie est du niveau moyen d'un seul pays moyen de l'Union européenne, une misère pour 140 millions d’habitants et 17 millions de km² (34 fois la France !).

Tous les reportages, dont le dernier film de BHL diffusé sur France 5 le 29 juin 2025 montrent à quel point les Ukrainiens martyrisés se battent pour défendre leur pays et au-delà l'Europe. Toute l'Europe rêve que le cynisme de Putin se brise dans le mur de ses appétits. Mais le soutien des Européens est tempéré par sa couardise irréaliste à l’égard de la Trumpette, tarée par la dépendance à sa bêtise lourde et mercantile. 

Aucune initiative du Conseil de sécurité n'est envisagée, vouée d'avance à l'échec. Le droit de veto de Putin, et probablement celui de la Trumpette qui s'est aligné jusque maintenant sur Putin et celui de la Chine le bloqueraient. Seuls le Royaume-Uni et la France pourraient faire une telle proposition de résolution.

Génocide présumé des Palestiniens

Les faits sont connus, la décolonisation de la Palestine mandataire au seul profit de la création de l'état d'Israël est combattue depuis l'origine par les Palestiniens. Sans doute, aveuglés par l'énormité de l'arrogance occidentale dans cette histoire, les Palestiniens, et notamment leurs franges les plus radicales, n'ont pas toujours fait les bons choix de résistance. Le pire fut atteint le 7 octobre 2023 avec un massacre d'Israéliens à caractère nettement génocidaire, mais limité à une journée et une prolongation avec des prises d'environ 250 otages civils. 

Mais les prisons israéliennes regorgent de milliers de "prisonniers palestiniens" dont une grande partie sont en fait des otages d'une politique de répression de plus en plus odieuse. C'est Israël qui a inauguré cette pratique des otages civils.

Enfin et surtout, la situation qu’Israël a créée à Gaza, en "représailles" complètement démesurées, atteint des sommets inimaginables : le Hamas, sans doute intéressé par une minimisation, soutient le chiffre de 50 000 morts, mais c'est probablement le double qu'on dénombrera quand on aura nettoyé les gravats où gisent notamment des dizaines de milliers de femmes et d'enfants. Le pire ce sont les accusations de tirs par Tsahal, sans doutes j'espère, par des illuminés de l'extrême droite israélienne en son sein, sur la population affamée qui se rue sur les substituts d'aide alimentaire famélique organisés par Israël qui interdit aux ONG et à l'aide internationale d'intervenir et à la presse de faire son travail. Ce sont clairement des solutions d'une tyrannie extrême. 80 % des Israéliens souhaitent que cette catastrophe cesse et que le gouvernement israélien revienne à la raison, voire que certains passent par la case prison.

Je voudrais faire remarquer que j'ai toujours trouvé odieux qu'Israël détruise les maisons des familles de terroristes palestiniens. Le monde s'est tu sur cette pratique excessive. C'étaient les prémices de la situation actuelle, qui montre que cela n'a servi qu'à faire monter la haine !

La Trumpette, toujours aussi schizophrène, fait miroiter une "Riviera" à Gaza que bien-sûr elle construirait à son profit en chassant 2 millions de civils, élément de plus des caractéristiques d'un génocide.

Israël est de fait le 51 éme état des USA, ce que le monde arabe et/ou musulman n'accepte pas. (Cf. Ne pas subir)

Israël combat depuis 80 ans l’éventualité d'un état palestinien (avec quelques périodes plus lucides) et a tout fait pour que, de fait, Israël soit un pays dominé par les Juifs qui soumettent une population de second rang : celle des Palestiniens parqués dans des zones, dont ils sont peu à peu chassés violemment avec une mauvaise foi confondante. 

En France on a inventé la révolution française pour mettre tout le monde sur un pied d'égalité après des siècles d’oppression arbitraire et imposer dans le sang un état unique républicain et laïc. A mon avis Israël est dans la situation de la France avant 1789, avec une caste supérieure qui s'administre "démocratiquement", mais qui opprime les autres au nom d'une lecture biblique qui me semble délirante, comme s'il y avait un nouveau Moïse en la personne de Netanyahu. Ce serait d'ailleurs plutôt Ben Gourion si on fait ce genre de lecture de ces événements.

Que Netanyahu médite que, malgré les mises en gardes du prophète Nathan, le roi David fut interdit de reconstruire le temple de Jérusalem à cause de sa trop grande propension à faire la guerre. 

Il est nullement écrit dans la Bible, qu'après le rabbin Jésus et la dispersion dans la diaspora juive, une période de reconstruction d'Israël interviendrait. Il semble que l'épisode de Jésus ait mis un terme à l'existence d'Israël. Épisode qui n'est d'ailleurs pas reconnu dans la Bible juive qui se termine par plusieurs siècles sans prophètes marquants, comme une bougie qui s'éteint. Les Évangiles sont pourtant les dernières nouvelles que l'on ait de l’État d'Israël et de sa raison d'être historique. Tout le reste est de la nostalgie, une nostalgie qui s'avère aussi destructrice que les croisades chrétiennes occidentales en Orient. Il ne faut avoir rien compris au message de Jésus pour considérer toutes ces entreprises comme "saintes".

Tous les pays ont un début et une fin. La France aura sa fin aussi. 

Le fantasme de stopper la nucléarisation de l'Iran 

Comme je m'y attendais depuis l'écrasement du Hamas et du Hezbollah, Israël a attaqué le complexe nucléaire iranien. La Trumpette a volé au secours de la victoire, rassuré par l'audace israélienne qu'il ne serait pas un "loser". La maitrise de l'armée américaine a conclu l'affaire avec un succès médiatique défendu avec acharnement, mais qui semble très relatif dans les faits. Certes l'industrie iranienne semble avoir subi de lourds dégâts, mais pas un anéantissement malgré les moyens employés.

Par "comparaison" la course nazie à l'arme nucléaire fut stoppée par la capitulation hitlérienne et la prise de contrôle de l'Allemagne par les "vainqueurs". Il ne semble pas que ce soit possible en Iran avec la dislocation mondiale actuelle.

Pour ma part je ne crois pas que l'on arrêtera les Iraniens dans leur course à l'arme nucléaire, même dans un Iran libéré des Mollahs. Les Iraniens sont un peuple qui ne se résignera jamais à un rôle international secondaire.

D'un point de vue paritaire rien ne justifie que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et quelques autres pays, dont Israël, aient le "privilège" et le pouvoir d'être doté de "la Bombe" (voire des centaines ou des milliers de bombes nucléaires)  et que les autres n'y aient pas droit.  Ce serait une dictature des pays dotés. La prétention actuelle des pays dotés n'est pas saine, et parfaitement injuste. L'exemple de l'Ukraine qui avait abandonné ses prétentions nucléaires au profit de la Russie n’incite pas les pays non dotés à faire confiance aux pays dotés. Les ravages sauvages actuels d’Israël à Gaza n'incitent pas non plus les pays non dotés à abandonner un projet nucléaire. L'audace d'Israël est probablement lié au fait que c'est un pays doté qui ne craint pas de ce fait d'attaquer massivement ses voisins non dotés. Toutes proportions gardées, les USA qui ne sont pas à une contradiction prés, devraient commencer par désarmer le lobby des armes et remettre en cause leur "deuxième amendement."

L'Iran aura la bombe. Il faut partir de cette hypothèse et travailler à ce que l'Iran nucléaire intègre le concert des nations, à commencer par renoncer à vouloir détruire Israël. Mais la politique actuelle renforce son isolement et quand l'Iran aura la bombe cet isolement pourrait devenir dramatique.

Une litanie de conflits marqués par le droit de veto 

Dès qu'un membre permanent du Conseil de sécurité est auteur ou complice d'une agression, l'ONU est bloquée. Pour mémoire quelques uns de ces conflits :
  • Martyres de la Tchétchénie, de la Syrie, de la Libye, de l'Irak, de l’Afghanistan 
  • L'exploitation minière de la RDC par les multinationales liées aux membres permanents du Conseil de sécurité avec les complicités de Kinshasa et des pays limitrophes. 
Toutes ces multinationales sont liées à des pays du nord, notamment des membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU et leurs alliés proches comme le Canada (qui héberge la très grande majorité des entreprises minières du monde) et des pays de l'Union européenne. Ce n'est donc pas une exploitation uniquement occidentale, mais mondiale. Elles instrumentalisent une centaine de groupes armés dans l'Est de la RDC, pays déjà déstabilisé par l'épuisement de la dictature de Mobutu, puis les conséquences du génocide des Tutsi au Rwanda.
 
La faiblesse de la RDC est due à la création coloniale de son entité par son "propriétaire", voleur de fait, le roi Léopold II de Belgique. A l'origine le royaume Kongo, n'occupait qu'un dixième de l'actuel RDC, une partie du nord de l'Angola et le Cabinda, une partie du Congo "français" et du Gabon. Le Rwanda, avant 1885, était plus vaste que le Royaume Kongo. Le Rwanda fut amputé d'une partie de ses territoires dans le Kivu, ce qui explique les communautés rwandophones de l'Est de la RDC, présentes bien avant l'arrivée des réfugiés rwandais des années 1960 à 1994. Paradoxalement on accuse le Rwanda, qui souhaite certainement récupérer ses terres, d'être un envahisseur. Entre l'ancien Royaume Kongo et le Rwanda vivent plusieurs centaines d'ethnies et autant de langues différentes, ce qui rend la RDC encore plus difficilement gouvernable. La mentalité de la classe politique à Kinshasa a épousé la vision coloniale belge du Congo et considère ses terres et leurs peuples comme étant à son service. De ce fait le fédéralisme congolais risque de rester longtemps un "chiffon de papier". Les Congolais ont beau revendiquer leur unité et leur refus de la "balkanisation" du pays, rien n'y fait concrètement. C'est en fait une immense auberge espagnole de 2.5 millions de km² où règne la loi du plus fort et surtout du bakchich. 
 
Mais attention à la distorsion des analyses économiques. Les données économiques mondiales sont basées sur les déclarations des chiffres d'affaire des entreprises et des revenus des personnes et des prélèvements d’impôts, selon des critères occidentaux. En RDC rien de tout cela n'est fiable, voire inexistant. Il est donc probable que le niveau économique réel soit très supérieur à ce qu'en disent les économistes et sans aucun doute incroyablement inégalitaire.
 
La Trumpette se fait fort de régler le problème de la RDC, alors qu'elle incarne parfaitement la mentalité qui grève ce pays. 
  • Martyre des Uyghurs (Ouïghours)
La longue hypocrisie chinoise. Les informations sont rares, mais confirment l'intolérance grave du parti communiste chinois pour tout ce qui sort de son idéologie. C'est d'une certaine manière le prolongement des garde rouges de Mao, contre les "bourgeois", appliqué aux Ouïgours : les faire entrer dans le rang communiste et sa vision totalitaire de la personne humaine. Pris dans l'ensemble cela s'apparente à une épuration ethnique et culturelle. Chacun doit être une brique du parti et rien d'autre. 
 
Le pays ancestral de Confucius est déroutant par ses multiples contradictions internes, dont je me demande si les cadres du parti les appréhendent vraiment et si l'idéologie communiste est un outil assez pertinent pour gouverner ce pays vieux de plusieurs millénaires et ressource de nombreux génies qui ne peuvent être de simples briques politiques. 

Quel nouvel ordre international  ?

C'est la grande inconnue. Les pays émergents font craquer la banquise de Yalta. Le dérèglement climatique, la multiplication des guerres et conflits de toute nature (monnaies, eau, énergie, ethnies, religions, climats, générationnelles et sexuels), les révolutions technologiques, les déplacements de populations font éclater le cadre d'une troisième guerre mondiale. Nous sommes entrés, très au-delà d'une guerre mondiale, dans une menace générale sur l'humanité où chacun, pris de panique, se bat comme un chiffonnier. 
 
L'Assemblée nationale française reflète bien cette ambiance de chiffonniers. Ce n'est pas à son honneur. Quand j'entends les anathèmes sur tel ou tel et tous les groupes politiques, je me dis que la France ne peut pas être la solution. Quand je vois la déliquescence actuelle de la démocratie américaine, je me dis que la solution ne peut pas être américaine. Dans les autres pays d'Europe ce n'est guère mieux qu'aux USA. Pour ce qui est de la Russie et de la Chine, n'en parlons même pas. 
 
Désolé, mais je ne vois rien dans ce brouillard. Je ne vois qu'un désordre international. Tous les violents sont face aux murs de leurs violences, exténuant la patience de leurs victimes.

Quels petits pas ?

Il semble toutefois qu'un petit pas serait de supprimer le droit de veto à l'ONU. Ensuite on verrait bien. 
Dans l'Union européenne on pourrait aussi supprimer le droit de veto. Si un pays ne digère pas une décision au point de quitter cette union, libre à lui. La sagesse commandera de toujours chercher un consensus le plus large possible pour éviter sa désintégration. Mais la solution actuelle qui repose sur l'unité à tout prix est paralysante et rend l'Union européenne inexistante, voire paradoxalement pesante.


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