France-Rwanda : la bonne question du Lieutenant-Colonel

L'ancien officier ayant participé à la dernière opération française au Rwanda, dite "Turquoise", Guillaume Ancel, pose une question essentielle sur l'implication de la France au Rwanda dans les années 1990. "Comment, au nom de la France, l’Elysée en est venu à soutenir les génocidaires du Rwanda ?"

Il semblerait, sauf informations découvertes par la commission Duclert, ou peut-être ultérieurement, que cette vraie bonne question a probablement pour réponse le fait que le Rwanda était un pôle secondaire des préoccupations Élyséennes. C'était notamment l'époque de la guerre d'éclatement de la Yougoslavie, réveillant tous les fantasmes de la vieille Europe. Cela a littéralement émoussé l'esprit critique de nos "amoureux de la géopolitique" - "amoureux", quel terme absurde pour la géopolitique, une absurdité dont le caractère excentrique et déplacé indique un enfumage ou un dérangement mental. Tant et si bien qu'ils ont pris des décisions dans la droite ligne des calculs habituels françafricains, contraires aux droits de l'homme, contraires aux intérêts de l'Afrique, contraires à notre intérêt géopolitique, enfermés dans une idéologie entretenue par les désinformations de leurs alliés rwandais, bref prisonniers d'un entraînement dans une crétinerie particulièrement criminelle.

Aujourd'hui, plutôt que de reconnaître leurs fautes politiques, ils entretiennent, de façon tout aussi crétine, un négationnisme de la complicité française dans le génocide des Tutsi. Le négationnisme, ce n'est pas uniquement nier le fait génocidaire, comme l'a fait Faurisson pour la Shoah, c'est aussi nier l'identité des véritables auteurs et/ou des véritables complices d'un génocide.

Juridiquement, la complicité n'implique pas de partager les objectifs des tueurs, mais de les aider malgré la connaissance de leurs objectifs. C'est clairement le cas de la stratégie française au Rwanda à partir de 1991.

Bref, l'orgueil et le négationnisme de nos responsables politiques et militaires de l'époque sont tout un, énormes. Ils traînent lamentablement ce boulet en continuant leurs désinformations, notamment dans les médias et dans les anciens "grands partis de gouvernement" fort justement rejetés du pouvoir par des électeurs peut-être intuitivement guidés, pour soutenir et faire porter des injustices graves à des innocents, ce dont ils devront aussi répondre.

Lire l'article de Guillaume Ancel :

 

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