Le Pyrénéen remplace le Savoyard

Face à l'Himalaya accumulé par des décennies de politiques déficitaires, le Pyrénéen remplace le Savoyard. Ils s'y connaissent en montagnes !

Certes la Savoie est plus ronde que les Pyrénées, mais les Pyrénées sont plus proches de l'Himalaya par ses pentes abruptes. Et puis on y dispose d'un excellent observatoire...

 

Dès 1976, Raymond Barre avait sonné l'alarme. "La France vit au-dessus de ses moyens". La "politique de rigueur" qu'il conduisit ensuite, perçue comme exceptionnelle par l'opinion, mais qui devrait être habituelle à mon sens, devint une sainte horreur pour bon nombre de citoyens, de politiciens et économistes français qui méritent la fessée. 

 

Il faut toujours être rigoureux en termes comptables. Il est démagogique de parier sur des déficits. Seuls ceux qui vivent au crochet des autres, comme les États-Unis, peuvent imposer leurs déficits (quand les USA financent l'Ukraine, ils ne font que nous rembourser leur déficit). Nous ne pouvons pas imposer notre déficit à d'autres, depuis que nous avons perdu nos colonies. Le problème s'est aggravé brutalement au moment où le néocolonialisme de la Françafrique bat de l'aile. Nous n'avons pas le pouvoir de vivre au crochet des autres et c'est heureux. Donc nous n'avons pas le droit au déficit.

Toutefois, si nous n'avons plus de colonies, il semble que pour les Français les plus riches, les Français de la plèbe soient encore une colonie. Donc pour lutter contre le déficit il faut lutter contre les mentalités de riches, précisément ceux qui engrangent encore des augmentations de richesses considérables au détriment de ceux qui subissent leurs déficits engendrés par leurs pillages du marché et donc de nos bourses. Il faut inverser le "ruissellement". Emmanuel Macron n'est pas très observateur, il n'a pas perçu le véritable sens du ruissellement.

 

Par exemple, je ne suis pas un spécialiste des ces questions, mais je pose une question : quand on nous dit que notre électricité doit rester trop chère, est-ce  qu'on n'utilise pas l'alibi d'un accord européen pour la justifier et profiter de ces rentrées de subsides supplémentaires qui nous permettent de financer les couts cachés du nucléaire qui ne sont pas pris en compte dans le discours public ? Je pense notamment aux coûts énormes du démantèlement prévisible de nos centrales prolongées et à la gestion à long terme des déchets nucléaires, sans parler des coûts d'investissements dans les centrales projetées. Une politique de rigueur honnête et indispensable doit tenir compte publiquement de ces aspects. Les Français, et leurs représentants, doivent accepter d'apprendre à compter leurs sous.

 

Sur un autre plan des trompes l’œil, l'idée que la politique "macroniste" ait fait baisser le chômage est une illusion d'optique. Dès la fin des années 90 on prévoyait déjà que la courbe du chômage s'inverserait mécaniquement à partir des années 2020, à cause de la démographie française. Hollande s'est évertué à croire qu'il pouvait accélérer les choses en vain, avec le concours d'Emmanuel Macron. Ce dernier lui a emboité le pas. Disons donc que la politique "macroniste" n'a pas empêché cette évolution du chômage prévue de longue date et dont il se glorifie, avec une nette tendance à l'usurpation du réel.

 

Dès lors les fixations obstinées et quasi végétales, des portefaix Attal et Atalli,  sur les vertus de cette politique apparaissent comme du fétichisme animiste. C'est lourd pour eux. Qu'ils déposent leur fardeau inutile. De la part de laïques auto-déclarés cette sacralisation frise le ridicule. On dirait des croyants qui accusent de tous les pêchés ceux qui veulent autre chose que leur théologie. Dieu est Autre !

 

A la vérité, le principal chantre de cette politique optique d'Emmanuel Macon, Bruno Lemaire, revendique ses qualités de romancier libertin. Pire qu'Assurancetourix ! Il semble qu'il ait pris la communication et l'exercice de son ministère pour un roman de politique réalité. Accessoirement les sanctions contre Poutine semblent produire leurs effets politiques plus vite en France qu'en Russie. 

 

Mais là encore, attention aux effets d'optique, l'économie russe, la vraie, pas celle de la guerre, va très mal aussi. Les échanges étant bloqués toutes les économies en souffrent. L'Europe a plus à perdre que Poutine dans cet effondrement, car Poutine est clairement un mendiant qui n'a à offrir que ce que son immense territoire lui offre, un peu comme un mendiant qui n'a que sa voix et qui chante pour obtenir de quoi vivre. Les chœurs Russes, c'est connu, chantent beaucoup mieux que Bruno Lemaire et ce que son territoire lui offre, Poutine ne le perdra pas. Notre économie est plus sophistiquée et repose sur le travail créatif des Européens. Elle est de ce fait plus fragile que la pauvre économie des Russes. 

 

On nous raconte n'importe quoi. Alors, il n'y a plus qu'à croiser les doigts et que la trêve des confiseurs s'étende jusqu'à l'été. Prenez un Pyrénéen à défaut du petit tonneau d'un Saint-Bernard. Nous resterons plus sobres. Mais attention aux crises de foi(e - épuration, synthèse et stockage sont de rigueur).