Ouverture d'un colloque franco-rwandais à Kigali sur le génocide des Tutsi
Du 11 au 19 septembre, à Kigali, se tient le colloque consacré au génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda. Il réunit les chercheuses et chercheurs spécialistes sur le sujet.
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Emmanuel Macron à l'air particulièrement déterminé d'arriver à son but dans cette vidéo.
La récente décision de justice sur Bisesero, n'augure rien de bon à ce sujet. Mais on nous dira que notre justice est indépendante. C'est un axiome invérifiable pour des citoyens de base.
Toutefois dans un colloque tous les sujets risquent d'être abordés. Nous verrons si des deux côtés, France et Rwanda, les sujets les plus graves seront discutés, ou s'il apparaît qu'il y aurait un deal entre les présidents pour enterrer certains sujets, comme le supputent certains observateurs.
Certains sujets graves sont acquis comme par exemple la connaissance par les autorités françaises de l'intention génocidaire de l'Akazu, l'élite du régime d'Habyarimana, dès 1990. Cette connaissance de l'intention génocidaire doit même être le pivot de toute analyse de l'action de la France au Rwanda. Il doit donc être mis en évidence que la période génocidaire était commencée au moment où la France a lancé l'opération Noroît en octobre 1990.
Parmi les sujets les plus graves, outre la qualification juridique des responsabilités françaises à Bisesero, et de l'ensemble de l'action française à partir de 1990, on peut citer :
- la participation éventuelle de militaires et/ou mercenaires français à l'attentat contre le Président Habyarimana,
- la présence de militaires et/ou mercenaires français au Rwanda pendant le génocide avant l'opération Turquoise,
- les livraisons d'armes au régime génocidaire à partir de l’embargo acté dans l'accord de cessez-le-feu de N'sélé de mars 1991, renouvelé dans le premier accord d'Arusha1 en juillet 1992, puis pendant le génocide, puis, après le génocide, au régime génocidaire en fuite au Zaïre pour soutenir son projet de reconquête du Rwanda.
- Les autres violations des accords de cessez-le-feu entre le régime en place et le FPR par la France à partir de 19911
- l'informatisation en 1992 par la gendarmerie française du fichier PRAS (Personnes A Rechercher et à Surveiller) au fichier central, rebaptisé CRCD par les gendarmes français, et organe de l'état-major de la gendarmerie rwandaise.2
- Les actions souterraines et visibles de la France dans l'élaboration du statut du TPIR, puis dans les procès du TPIR3
- Les protections qui semblent avoir été accordées en France aux présumés génocidaires
- Bien évidemment il faudra aussi que ce colloque analyse les conséquences de ces faits, notamment leur définitions juridiques que le rapport Duclert a galvaudé dans sa conclusion.
Il est à noter que certains de ces sujets furent insuffisamment traités ou ignorés dans le rapport de nos députés en 1998, voire oubliés, comme pour l'informatisation du fichier PRAS dans le rapport Duclert. Mais nous devons reconnaître que le rapport Duclert, fut une confirmation indéniable de la gravité de l'implication française au Rwanda à partir de 1990, son impact médiatique, et qu'il n'a jamais été présenté comme définitif, ce colloque en est la preuve.
1-Le "chiffon de papier", du premier accord d'Arusha à la rébellion des autorités de la France au Rwanda 2008 - CEC
Leurs
multiples refus de respecter les accords de cessez-le-feu et les
fondements de leur complicité dans le génocide des Tutsi 9 décembre 2008
2-Rwanda : les circonspections françaises oublieuses et inconséquentes
3-Génocide des Tutsi : un dispositif négationniste a été introduit au sein de la loi
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