Impunité, la condamnation de Nicolas Sarkozy est le premier gros arbre de la forêt

Comme le montre l'article de Fabrice Arfi, en tenant compte que l'affaire "Paul Bismuth" n'est pas définitivement jugée, le problème de la corruption des autorités françaises est un phénomène récurent. Cette évocation déclenche des salves outrancières des potentiels complices sous-entendant une conspiration contre les "tous pourris" pour disqualifier les critiques les plus mesurées.

Pour moi le paroxysme de cette impunité auto-justifiée se trouve dans la position de la classe dirigeante française (magistrats compris) sur la complicité des autorités françaises dans le génocide des Tutsi.

Le rapport Duclert conclut à des "responsabilités lourdes et accablantes", de "la France", mais il faut bien comprendre ainsi des "autorités françaises", dans le génocide des Tutsi.

Combien de mises en examen de responsables français ? Pourquoi les magistrats se portent pâles dans ces affaires, en particulier les procureurs ? Pire quand ces responsables attaquent en diffamation ceux qui ne se résignent pas à cette impunité, ils ont très souvent gain de cause.

La corruption ici est totalement morale et anticonstitutionnelle à priori. C'est la plus sophistiquée par les trésors de rhétoriques et d'instrumentalisations de la justice qui la justifient. A la clé, un million de morts dans une ambiance de torture généralisée.

La condamnation de Nicolas Sarkozy n'est que l'arbre qui cache la forêt. C'est du pipi de chat à côté de ce qui devrait avoir lieu à propos de la France au Rwanda.

L’actuel président de la République, qui a montré une compassion profonde pour les rescapés du génocide des Tutsi avec des mots particulièrement justes et a repris à son compte ces responsabilités dégagées par la commission d'historiens qu'il a nommée, protège in fine l'impunité française "en même temps".

Cela montre que, de fait, la fonction de président de la République française et sa haute administration sont la clé de voute de cette corruption depuis des décennies. L'actuel président ne l'a pas remise en cause frontalement. Dénoncer la colonisation ne permet pas de juger les morts. Dans le cas du Rwanda une partie des responsables sont encore vivants.

 

 

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