Le "président des riches"

Sur la planète nous sommes parmi les plus riches. Donc le président des Français est forcément le président des riches. Il en découle un certain décalage nécessaire dans la façon de poser les problèmes d'équité économique.

Dans un article du "studio" de Mediapart 1 j'ai trouvé la phrase suivante à propos du débat de dimanche soir  : "L’enjeu n’est pas de mettre Macron face à ses contradictions, il est trop habile pour s’y laisser piéger, mais d’imposer le cadre et de faire passer Emmanuel Macron pour le président des riches, déconnecté du réel, idéaliste et autoritaire."

"...faire passer Emmanuel Macron pour le président des riches" ! cette expression montre qu'il s'agirait de construire cette image qui ne serait pas évidente. J'en déduis donc que ce serait une manipulation politique pour le mettre en échec.

Pour ma part je suis pour un débat honnête. Le problème n'est pas de "faire passer Emmanuel Macron pour le président des riches", mais de savoir ce qui permet à notre pays d'évoluer dans la marche du monde.

La France étant un des pays les plus riches de la planète, il est très clair que le Président français sera toujours le président des riches, même si c'est Jean-Luc Mélanchon ou l'ami Poutou qui est élu. Il faut arrêter de s'acharner à montrer des évidences. Les riches c'est nous et Emmanuel Macron est notre président, sauf à être déconnectés du réel.

Le fait que nous soyons parmi les plus riches de la planète nous donnent des responsabilités. C'est là que devrait commencer le débat politique en France. Quelles sont les mesures qui en France poussent vers un plus grand enrichissement de la France sur le dos d'autres pays et quelles sont celles qui amélioreraient la justice entre les humains. Comment remédier à cela pour les populations qui semblent en France subir une reproduction de l'injustice planétaire ? Comment situer les revendications syndicales dans ce cadre d'analyse ? N'y a-t-il pas une sorte de hiérarchie à prendre en compte dans les situations de crises ?

Il semble que les problèmes des hôpitaux et de la justice en France soient les plus aigus. Les très petites retraites, et revenus d'une manière générale,  (en dessous de 1200 € par foyer) semblent aussi prioritaires. Le très haut niveau des loyers est aussi un problème grave face à un secteur immobilier qui se goinfre.

Il y a aussi l'énorme problème de l'éducation nationale qui n'est pas d'abord une question de budget global, mais de répartition au sein de ce ministère, voire entre ministères. D'abord, les cadres supérieurs de la fonction publique, tous ministères confondus, sont beaucoup trop payés par rapport aux enseignants. C'est injustifié il faudrait sans doute baisser de hauts salaires pour payer les profs. Ensuite on ne devrait pas embaucher d'enseignant (de quelques niveau que ce soit) avant l'âge de 30 ans et sans qu'ils aient travaillé au moins 5 ans ailleurs que dans l'éducation nationale. Ce serait un moyen de lutter contre l'immaturité et les mauvais plis pris en début de carrière à cause de cette immaturité initiale. Tous les enseignants devraient avoir vécu au moins un an dans un pays étranger. Je donne des chiffres indicatifs pour fixer les idées, mais ils n'ont aucune valeur sacrale. Je suis convaincu que ce genre de réforme réglerait une grande partie des problèmes de niveau de connaissance pour entamer des études supérieures...

Les questions de gros sous et de statut de la SNCF me semblent très secondaires par rapport à ces problèmes majeurs, sauf si on me démontre le contraire. La grève me semble être une méthode  autoritariste employée  contre les Français, notamment contre les plus faibles économiquement qui doivent prendre le train pour obtenir leur maigre salaire. De plus elle menace des emplois et des petites entreprises fragiles. Cette méthode est particulièrement arrogante.

Le secteur des services est exorbitant. J'ai lu un jour une statistique qui montrait que les entreprises françaises payaient 20 % de plus le recours aux services que les entreprises allemandes. C'est autrement plus lourd que la partie dite excessive des charges sociales. Donc il faudrait un peu plus d'honnêteté au sein du MEDEF dans la recherche d'une meilleur compétitivité.

... etc...

1 Sept questions à Emmanuel Macron pour le 15 avril

 

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L’Institut François-Mitterrand dans Le Point ... sur le révisionnisme

Génocide des Tutsi du Rwanda : la France n'est-t-elle pas coupable ?

Choisir les chemins de la Paix