Une journaliste de Libération poursuivie par un "présumé" génocidaire


Maria Malagardis ira au tribunal de Paris jeudi 19 janvier. Elle devra répondre d'injure à l'encontre d'Aloys Ntiwiragabo ancien chef du renseignement militaire rwandais du régime génocidaire Hutu. Theo Englebert avait découvert sa planque en 2020 et publié un article à ce sujet. Maria Malagardis a osé parler de "nazi Africain", odieux aux oreilles de quelqu'un qui se pense encore digne.

Le comportement de la justice française, qui ne traîne pas pour faire aboutir les procédures contre ceux qui cherchent à ce que les vérités sur le génocide des Tutsi soient établies, mais au contraire met parfois plus de 20 ans pour juger les présumés génocidaires, et surtout évite que les présumés complices français soient  poursuivis, est profondément abjecte et scandaleux, ignoble même. Nos procureurs se portent pâles dès qu'il s'agit d'affaires compromettantes pour des responsables français. Sommes-nous en démocratie ou en mafiacratie ?

Si nos magistrats montrent tant de trouille à mettre en examen des responsables français, présumés complices dans le génocide des Tutsi, on doit aussi se poser une question qui paraitra bien sûr trop excessive et radicale aux Français trop "respectables"  : n'y a t-il pas aussi derrière tout cela des nazis français protégeant des nazis africains ?

"C’est une audience correctionnelle insolite qui se tiendra jeudi 19 janvier 2023 à Paris : Aloys Ntiwiragabo, ancien colonel et ex-patron du Renseignement militaire  des Forces armées rwandaises  durant le génocide des Tutsi, poursuit pour injures publiques la journaliste d’investigation Maria Malagardis. En cause un tweet  citant un article de Mediapart et parlant d’un Nazi africain. Mais une procédure qui pose des questions sur l’impunité du plaignant.

Haut dignitaire du régime rwandais puis fuyard d’un pays à l’autre depuis juillet 1994, le colonel Aloys Ntiwiragabo avait autrefois pour principe la discrétion. Il évitait la publicité, les photos, les déclarations publiques et les médias en général, attentif à ne pas signer de son nom des textes emblématiques des génocidaires dont il était l’un des principaux rédacteurs. [1] Une stratégie payante : au début des années 2000, après avoir envisagé de le faire arrêter et juger, le Parquet du Tribunal pénal international pour le Rwanda était passé à d’autres urgences.[2]. Au même moment en France la Direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd’hui DGSI), avait « cuisiné » sa famille installée à Fleury-les-Aubrais (Loiret) et à Rouen (Seine Maritime). Avant de mettre son dossier « sous la pile ». " Lire la suite

Pour mémoire l'article de Theo Englebert :

On peut retrouver dans les commentaires celui que j'avais posté sous cet article de Médiapart le 24 juillet 2020 à 12:01 :

  • Et pourtant la justice française, à travers des magistrats de Nîmes, ne croient pas qu'il y ait eu des listes de Tutsi évoquées devant le TPIR :
    http://cec.rwanda.free.fr/actualite/actu-2020-07-01-et-jours-suivants.html
    extrait de la page ci-dessus :
    "La question de l'informatisation du fichier central ayant facilité le listage des Tutsi est donc à nouveau posée. Bernard Lugan et Charles Onana furent cités par le responsable de cette mission française dans un procès dont je fus l'objet et condamné. Ils ont prétendu devant la justice française, qu'à leur connaissance "d'experts" pour la défense des accusés de génocide devant le TPIR, il n'a jamais été question de listes de Tutsi à éliminer devant le TPIR. Qu'ils aient été ou non de bonne foi, leurs témoignages, jugés crédibles par les magistrats de Nîmes sur des critères douteux (un officier de gendarmerie et des universitaires contre un "militant"), sont donc contraires aux faits."
    Bravo à Médiapart qui montre que des journalistes peuvent faire mieux que des militants sur la question du génocide des Tutsi. C'est assez rare pour le souligner, sans vouloir oublier les journalistes qui sont depuis longtemps sur ce sujet.
  • Recherche sur Ntiwiragabo sur le site de Mediapart
  • Aloys Ntiwiragabo sur Wikipédia

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