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France Rwanda, débat public entre un chef d'état-major et un lieutenant-colonel

Le débat s'est tenu à Science Po le 20 mars 2019. Ce débat est exceptionnel, puisque pour la première fois était exposé devant les citoyens un désaccord de fond sur une action de l'armée entre deux officiers. Ce débat avait pour thème l'opération Turquoise. Il oppose deux officiers qui en 1994 étaient l'un le chef d’état-major des armées, l'amiral Jacques Lanxade, et l'autre un jeune capitaine saint-cyrien ayant participé à l'opération Turquoise et devenu ensuite lieutenant-colonel, Guillaume Ancel. Voir la vidéo du débat à Science Po entre l’amiral Jacques Lanxade et le lieutenant-colonel Guillaume Ancel. A propos de la présentation du débat par les modérateurs Quelques mot sont nécessaires sur la présentation de ce débat par Jacques Semelin et Laurent Larcher. D'abord, globalement cette présentation est d'une grande qualité, notamment, avis personnel, celle de Laurent Larcher que j'ai trouvée remarqu

Rwanda, que va faire Emmanuel Macron le 7 avril 2019 ?

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Le 7 avril 2019 sera la date de la vingt-cinquième commémoration du début de la solution finale contre les Tutsi. En effet, après trente années de campagnes anti-tutsi, ponctuées de massacres de masse uniquement contre les Tutsi, au point que tuer un Tutsi n'était plus un délit au Rwanda, de fait malgré la loi, le génocide final des Tutsi s'enclencha avec l'attentat contre le président Juvénal Habyarimana à bord de son avion. Au moins un million de morts recensés, malgré les estimations à la louche de l'ONU qui servent de références aux médias. Pour la France, et son implication étroite dans tous les rouages de l’État rwandais liés à sa lutte contre les Tutsi à partir d'octobre 1990, ces commémorations s'accompagnent toujours du rappel de la présomption de complicité (!) de ses élites politiques, diplomatiques et militaires dans le génocide des Tutsi.* Le 7 avril 2019, Hervé Berville , député breton d'origine rwandaise, sera à Kigali et Emmanuel

Grand débat: les élèves «décrocheurs»

Le décrochage est uniquement envisagé dans l'éducation nationale comme un mal qu'il faut bien avouer et contre lequel il faut lutter. On évite d'envisager que le décrochage se passe concrètement dans un établissement scolaire, dans la tête du jeune et de ses copains par rapport à cet établissement, et que c'est donc là que se situe vraisemblablement la cause première du décrochage. Selon M6 dans une émission intitulée le sens de l'effort 3 millions de jeunes seraient en situation de décrochage. On propose ici une méthode militaire qui n'est probablement pas la panacée, ni sans aucun fondement quant au sens de l'effort. Mais d'où vient qu'on ait envie de vaincre l'Everest, si ce n'est par passion de l'alpinisme ? Selon cette émission "3 millions de décrocheurs en France" "En France, rappelle la chaîne dans sa présentation de l’émission, « 3 millions de jeunes ne sont ni en études,

Rwanda : Hubert Védrine fait une présentation sourde des événements

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Dans une vidéo sur TV5 Monde [1], Hubert Védrine est interviewé sur la note de la DSGE, publiée par Médiapart [2] et Radio France, qui attribue l'attentat aux responsables du Hutu Power. Hubert Védrine s'enferre et s'enferme de plus en plus. Il ne voudra jamais reconnaître les faits qu'il persiste à dire faux. Il dénonce la présentation de l'histoire de l'attentat et du génocide qui introduit son interview. Il se plaint du traitement médiatique qui aurait ostracisé Péan (et pour cause !) et marginalisé les officiers et de nombreux "démentis". Nous avons souvent eu l'impression inverse dans le traitement médiatique les premières années et donc on peut en déduire que pour lui ses propos et ceux de ses porte-paroles, réels ou opportuns, comme Péan ou Rever qu'il invoque, ne devraient implicitement subir aucune critique. Il dénigre les travaux de la DGSE, au profit des informations de la hiérarchie militaire impliquée, voire tout simp

"Ne vous rendez pas aux urgences sans avis médical"

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" Ne vous rendez pas aux urgences sans avis médical " tourne en boucle dans les communications du ministère de la santé. On croit rêver mais c'est un cauchemar. La communication républicaine perd le sens des choses. Pourquoi va-ton aux urgences si ce n'est pour avis médical ? Où peut-on avoir un avis médical en urgence en France ? Les médecins ne se déplacent plus chez le malade, la plupart du temps il consultent sur rendez-vous dans des plages horaires bien précises et de plus en plus de zones du territoires sont éloignées du recours au médecin. Les médecins ne veulent plus être dérangés. On marche sur la tête. Ou peut-être ai-je mal entendu ce que j'ai entendu à la radio ? Place Kléber Strasbourg 15 décembre 2018 - Les bougies d'hommage aux victimes  au pied de la statue de Kléber © Emmanuel Cattier Vous vous souvenez de l'attentat de Strasbourg en décembre ? Les strasbourgeois sont allés déposer leurs légitimes

Des académiciens peuvent dire des conneries grandioses dans des habits sublimes

Sur France Culture : "Les Tutsi étaient un peu le haut du panier, c’est eux qui dirigeaient l’administration du Rwanda et ils ont été éliminés physiquement en 9 mois à peu près, ou en 8 mois, il y a eu 900 000 personnes égorgées à la main, à la machette, c’est pas des conflits avec des mitraillettes, c’est égorger des populations, des voisins qui s’entre-tuaient dans les mêmes villes…”. Ces propos furent prononcés par un académicien des sciences sur France Culture le 9 février 2019. Ils suivaient une considération sur la surpopulation et la faim qui auraient provoqué le génocide des Tutsi : " Les gens ont vu qu’ils ne pouvaient plus manger, et qu’est-ce qu’ils ont fait? Eh bien, ils se sont entre-tués… Il y eu des problèmes politiques, il y avait des conflits traditionnels ancestraux entre les Tutsi qui sont des éleveurs et les Hutu qui sont les agriculteurs…" Le Rwanda était peuplé de 7 millions d'habitants sur 26 000 km² en 1994... aujourd'hui il est pe

Grand débat, pouvoir d'achat et démocratie

La France est dans la confusion à tous les niveaux. Quelques points à clarifier. Le grand débat Le grand débat doit déboucher sur des lois. Qui font les lois en France ? Les parlementaires. C'est donc aux parlementaires d’organiser et de conduire ce débat et de tenir en amont les cahiers des doléances. Ce n'est pas le rôle des maires. Dire qu'on organise un débat pour écouter les Français et déclarer que certains sujets ne pourront pas être débattus est incohérent. Ce sont les citoyens qui décideront de ce dont ils parlent et indiqueront ce qu'ils veulent modifier. Les sujets, posés par la France des couleurs (vert, jaune, rouge, bleu et autres), sont ce que les citoyens ne peuvent pas faire entendre dans une démocratie confisquée depuis toujours et que les dernières élections présidentielles et parlementaires n'arrivent toujours pas à résoudre. Cela fait peur à ceux qui ont réussi à faire passer des lois malgré le point