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Les lunettes de la haine

Reconnaitre la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi étrangle de colère ceux qui veulent poursuivre leur combat contre Kagame, au mépris de la réalité génocidaire qu'ils ont toujours minimisée pour justifier leur stratégie. Ces Français ont combattu Kagame en dédaignant de considérer le projet génocidaire de leurs alliés qu'ils auraient du combattre. Ils en avaient la connaissance, l'autorité, les moyens et le pouvoir. Ils ne l'ont pas fait. Ce génocide aurait pu être évité, mais ils ont au contraire soutenu matériellement, militairement et diplomatiquement les génocidaires. Pour se justifier, ils tentent de faire passer toute expression de la vérité dans le génocide des Tutsi comme un soutien inconditionnel à Kagame, alors qu'il s'agit du respect de la mémoire des victimes et des rescapés. Pour eux la vérité dans le génocide des Tutsi doit s'incliner devant les reproches qu'ils veulent faire

Rwanda : A propos de "Pravda" "réinventée" selon Jacques Myard

Le Maire de Maisons-Laffitte, Jacques Myard, a écrit une lettre à la médiatrice de France-Info et un article sur le site internet "Entreprendre" pour dénoncer ce qu'il qualifie de "révisionnisme historique" du chef de l'état et de son homologue rwandais, trop partagé sur les ondes à son goût. Cet article de Jacques Myard 1 , reflet de la lettre à la médiatrice de France Info, est un tissu de fausses informations. Une des rares choses vraies : il était effectivement membre de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda, en 1998. Mais l'auteur ne se souvient même pas que le rapport de cette mission d'information parlementaire a analysé comme étant une manipulation l'affaire des missiles à laquelle il s'accroche. Il a signé ce rapport. L'a-t-il lu ? En particulier les pages 238 à 246 du rapport des députés français : http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/telechar/r1271.pdf

Rwanda, un discours qui semble vouloir clore la critique contre la France

Après le discours d'Emmanuel Macron à Kigali les attentes des rescapés et des associations qui les soutiennent en France se précisent Après le discours d'Emmanuel Macron 1 au mémorial de Gisozi au Rwanda, des rescapés se sont exprimés. Le lieutenant-colonel Guillaume Ancel s'est exprimé en parlant de la demande subtile d'excuses d'Emmanuel Macron comprise par la culture rwandaise 2 . Des associations comme Survie et le CPCR, collectif des parties civiles pour le Rwanda, se sont aussi exprimées en disant leurs déceptions 3 . Le discours d'Emmanuel Macron me laisse dans l'embarras. J'ai été très touché par certaines de ses formulations et son émotion palpable dans sa dignité. Pourtant, soit il ouvre vraiment une nouvelle façon d'aborder le génocide des Tutsi en France, soit, plus vraisemblablement à mon avis, il espère fermer définitivement tous les non dits en les laissant à la discrétion de quelques cher

Emmanuel Macron souhaite que les Rwandais pardonnent aux Français

Le Président de la République française vient de s'exprimer à Kigali ce 27 mai 2021 Dans son discours particulièrement solennel et sobre, au principal mémorial du Rwanda, Emmanuel Macron a reconnu d'abord le fait du génocide des Tutsi, et son vocabulaire odieux, puis la souffrance des rescapés "qu'on a pas su entendre, avant, pendant et même après et c'est peut-être le pire" . Ensuite, en disculpant d'emblée les militaires français, et en laissant entendre, comme une possibilité, que peut-être pour la France l'enfer fut pavé de bonnes intentions, il a reconnu les conclusions des récents rapports sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsi. Il a aussi rappelé la nécessité de la justice du génocide. Puis il a discrètement sous-entendu une présentation d'excuses, non dite, en demandant aux Rwandais qui " seuls ceux qui ont traversé la nuit[...] peuvent nous faire le don de nous pardonner

Rwanda : ouvrez la cage du quai d'Orsay

Que va faire le président Macron au Rwanda le 27 mai 2021, et pourquoi ? se demande le Lieutenant-Colonel Guillaume Ancel sur son blog Parole de cet ancien de Turquoise : " j’espère que le président va présenter nos excuses, les excuses de la France, pour trois raisons essentielles " 1 Vous lirez ces trois raisons sur son blog 1 . Je souscris aux propos de Guillaume Ancel, à une réserve près : je ne sais pas si les mots d'Emmanuel Macron seront si satisfaisants. Je ne doute pas qu'en son for intérieur il serait prêt à présenter des excuses aux rescapés du génocide au nom de l’État français. Mais ces paroles seront si dures à entendre par le lobby politico-militaire de l'époque et si chargées de risques de retour de boomerang par ce lobby prompt à mobiliser la plus petite étincelle de mauvaise foi, qu'il peut éventuellement éviter de prononcer des mots francs et sincères. Peut-être est-ce mal le connaître sur ce terrai

Europe 1 entretient une propagande extravagante sur le nombre de morts au Congo

 Dans une chronique sur Europe 1 Vincent Hervouet sort de son chapeau une vieille "fake news", avec une variation légèrement en retrait de 17 % par rapport à Pierre Péan, soit 5 millions de morts au Congo. Dans une chronique sur Europe 1 Vincent Hervouet 1 sort de son chapeau une vieille "fake news", avec une variation légèrement en retrait de 17 % par rapport à Pierre Péan, soit 5 millions de morts au Zaïre/Congo. Pour la soi-disant organisation "non gouvernementale" US, International Rescue Committee, dont le Conseil de surveillance est "honoré" de plusieurs anciens secrétaires d'états états-uniens, source initiale de cette fake news, c'était un peu moins de 4 millions de morts, 3,8 millions selon une note de bas de page du rapport mapping. Si ma mémoire est bonne, pour Pierre Péan c'était 6 millions de morts, pour d'autres c'est allé jusque 12 millions de morts. D'où sortent

Bernard Cazeneuve doit faire un effort douloureux de cohérence

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Bernard Cazeneuve est interviewé dans Le Monde du 19 mai 2021  Nous ne pouvons qu'approuver sa phrase reprise comme titre de l'article : « Le rapport Duclert est une contribution à la vérité au Rwanda, il n’est pas la vérité » 1 , mais pas pour les mêmes raisons que lui. Bernard Cazeneuve connaît bien le sujet. Il est l'un des rares à avoir posé des questions cruciales et pertinentes  lors de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda. Il en fut le rapporteur avec Pierre Brana. Visiblement il n'en tire pas les conséquences inéluctables. On ne l'entendait pas sur ce sujet. Une honte cachée ? Sur le site de la commission d'enquête citoyenne on peut connaître certains éléments bien réels qui n'ont pas tous été abordés dans le rapport Duclert 2 . Ces faits, "oubliés" ou "évités" ou "absents" dans les archives présentées, infirment les réserves de Bernard Cazeneuve sur les conclusions du rapport Duclert. Il r