Articles

Affichage des articles associés au libellé Duclert

Rwanda : les circonspections françaises oublieuses et inconséquentes

Image
L'association Survie vient de publier un communiqué[1] qui a le mérite de faire le point sur l'état des choses, mais qui n'évoque pas exhaustivement toutes les sortes d'implications françaises au Rwanda à partir de 1990. Elle ne va pas toujours plus loin que les journalistes français sur ce point. Article légèrement remanié le 08/09/2021 et complété dans ses notes et illustrations Par exemple la question du fichier central / CRCD [2] , c'est à dire "fichier central" pour les Rwandais et "Centre de recherches criminelles et de documentation " pour les Français qui se targuent d'avoir rebaptisé un organisme de la gendarmerie rwandaise qui fichait, arrêtait et torturait les Tutsi et auxquels ils ont apporté l'efficacité de l'informatique fin 1992. En faisant virer le responsable de la gendarmerie rwandaise, le Colonel Rwagafilita, qui demanda ouvertement à la France des armes pour "liquider" les Tutsi, selon le géné

Rwanda : A propos de "Pravda" "réinventée" selon Jacques Myard

Le Maire de Maisons-Laffitte, Jacques Myard, a écrit une lettre à la médiatrice de France-Info et un article sur le site internet "Entreprendre" pour dénoncer ce qu'il qualifie de "révisionnisme historique" du chef de l'état et de son homologue rwandais, trop partagé sur les ondes à son goût. Cet article de Jacques Myard 1 , reflet de la lettre à la médiatrice de France Info, est un tissu de fausses informations. Une des rares choses vraies : il était effectivement membre de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda, en 1998. Mais l'auteur ne se souvient même pas que le rapport de cette mission d'information parlementaire a analysé comme étant une manipulation l'affaire des missiles à laquelle il s'accroche. Il a signé ce rapport. L'a-t-il lu ? En particulier les pages 238 à 246 du rapport des députés français : http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/telechar/r1271.pdf

Bernard Cazeneuve doit faire un effort douloureux de cohérence

Image
Bernard Cazeneuve est interviewé dans Le Monde du 19 mai 2021  Nous ne pouvons qu'approuver sa phrase reprise comme titre de l'article : « Le rapport Duclert est une contribution à la vérité au Rwanda, il n’est pas la vérité » 1 , mais pas pour les mêmes raisons que lui. Bernard Cazeneuve connaît bien le sujet. Il est l'un des rares à avoir posé des questions cruciales et pertinentes  lors de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda. Il en fut le rapporteur avec Pierre Brana. Visiblement il n'en tire pas les conséquences inéluctables. On ne l'entendait pas sur ce sujet. Une honte cachée ? Sur le site de la commission d'enquête citoyenne on peut connaître certains éléments bien réels qui n'ont pas tous été abordés dans le rapport Duclert 2 . Ces faits, "oubliés" ou "évités" ou "absents" dans les archives présentées, infirment les réserves de Bernard Cazeneuve sur les conclusions du rapport Duclert. Il r

Le Front Laudatif des Militaires canal Turquoise menace le chef de l'Etat

Un groupe de militaires d'extrême-droite met la pression sur Emmanuel Macron, alors qu'on évoque un voyage en mai prochain du chef de l'Etat au Rwanda Ne vous y trompez pas. Ce n'est pas par hasard que cette démarche séditieuse se manifeste fin avril 2021. Certes nous sommes au lendemain d'attentats odieux qui semblent pour certain être un bon terreau pour croire qu'on peut retourner l'opinion. Mais les motivations avancées par ces militaires en retraite cachent très probablement leur véritable inquiétude : le voyage du Président de la République prévu au Rwanda en mai prochain. Certes les motivations qu'ils avancent font partie de leur palette politique, mais ils les ont depuis longtemps et ce n'est vraiment pas le moment de saboter la candidature de Marine Le Pen. Je suis donc convaincu que leur véritable but est de créer un climat d'intimidation insurrectionnelle pour retenir d'éventuels propos

France-Rwanda : Dissimulations de preuves

La destruction d'archives, cela s'appelle dissimulation de preuve dans un tribunal. A propos de la demande répétée d'ouvrir les archives françaises sur le Rwanda, le chef d’État-major de l'époque du génocide l'avait annoncé : " vous ne trouverez rien ! ". On a quand même trouvé ce qui devrait  renverser pacifiquement la V ème République ... La publication du rapport Duclert révèle une évidence : les archives furent nettoyées. Ce qui ne l'a pas été, et nous choque déjà beaucoup, montre à l'évidence le degré de compromission de ce qui fut détruit. Nous connaissons des éléments des archives visiblement non consultées par la commission. La promesse du chef d’État-major prend donc un sens particulier.  A la limite on n'a même plus besoin des "preuves" quand elles sont dissimulées et qu'on sait qui les dissimule. Ce qui n'est pas élucidé est susceptible d'être résolu par ceux qui ont

France-Rwanda, après le rapport Duclert, quel horizon ?

Image
Le Monde de ce jour, titre sur son site internet, "Pour le général Jean Varret, le rapport Duclert sur le Rwanda permet de « sortir de vingt-six ans de débats stériles »". Le général Jean Varret fait partie de ces militaires qui ont sauvé l'honneur de la France dans cette criminalité de l'Etat français au Rwanda. Il importe de préciser les raisons de ce qu'il appelle un "débat stérile". Ceux qui ont alimenté ce débat par du négationnisme sont la cause de cette stérilité. Globalement, les institutions françaises refusaient de croire les "anti-France" désignés par Pierre Péan et son ombre Charles Onana, puis sa fille idéologique Judi Rever et leurs commanditaires et associés : quelques politiques, hauts fonctionnaires et officiers arrogants. La véritable histoire des génocides rwandais © Bernard Debré Ces commanditaires et associés ne sont autres q

France-Rwanda : la complicité dans le génocide des Tutsi

La complicité dans le génocide des Tutsi a été jugée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. La définition qui en résulte n'est pas celle que l'on argue en France. Le droit français dépend pourtant de cette jurisprudence en la matière. L'AFP s'empresse de diffuser la réaction, satisfaite en apparence, d'Hubert Védrine : Rwanda: Védrine salue "l'honnêteté" du rapport "qui écarte toute complicité de la France" (à l'AFP) C'est précisément sur la "complicité de la France" dans le génocide des Tutsi, que le rapport a une interprétation biaisée. Juridiquement, dans le droit français, la complicité dans le génocide des Tutsi dépend de la jurisprudence du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, créé le 8 novembre 2004 par le Conseil de sécurité de l'ONU, par l'adoption de sa résolution 955 au titre du chapitre VII de la charte de l'ONU. La France fait partie de

France-Rwanda : les archives du premier ministre

Monsieur Balladur vient de révéler qu'il va ouvrir ses archives au moment de la publication du rapport de la commission Duclert. Chercherait-il à établir une concurrence entre les politiques et les historiens ? Monsieur Balladur se décide à ouvrir ses archives. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait plus tôt, s'il déplore ce débat interminable qu'il veut rapporter à la seule préoccupation de sa boutique : l'opération Turquoise ? Monsieur Balladur ne dit pas s'il a ouvert ses archives à la commission Duclert. Si ce n'est pas le cas, quel cynisme accompli ce serait. Espérons quand même qu'il l'ait fait. 1 (Paragraphe obsolète selon la Note 1) Ce cynisme serait celui-ci :  La commission Duclert travaille depuis bientôt deux ans, et il ouvrirait ses archives quand elle rendra ses travaux. Autant dire qu'on l'aurait laissée travailler de façon bancale pour espérer rendre à dessein ses conclusions obsolètes et p

G. Ancel : l'affaire Julie d'Andurain - commission Duclert sur le Rwanda

Un des rares officiers français qui s'exprime "autrement" sur l'implication française au Rwanda apporte des informations et un regard plus précis sur les travaux de la commission Duclert.   Théo Englebert avait écrit le 13 novembre 2020 dans Médiapart : Une historienne décrédibilise la «commission sur le rôle de la France au Rwanda» et suscite l'indignation . Extraits : "Le président de cette commission mise en place par Emmanuel Macron en avril 2019, l’inspecteur général de l’éducation nationale Vincent Duclert, avait expliqué lors de sa nomination que le critère de recrutement des membres était l’absence de parti pris, et non la connaissance du sujet. Une position qui paraît aujourd'hui bien obsolète. " "À l’origine de ce séisme, des courriers adressés à ses confrères par Julie d’Andurain à partir du 1 er novembre. Mediapart l’a contactée. « Je n’ai rien à vous dire », répond-elle sèchement avant de no

France-Rwanda : rapport intermédiaire de la commission Duclert

La commission chargée d'examiner les archives de la France au Rwanda, présidée par l'historien Vincent Duclert et dite commission Duclert, à publié comme promis un rapport intermédiaire. Ce rapport ne dit rien des archives déjà examinées, mais rend compte essentiellement de son organisation et de ses méthodes de travail. Ce que dit ce rapport des méthodes professionnelles de la commission ne choquera probablement personne. Ses membres sont pour la plupart des universitaires chevronnés ayant étudié d'autres génocides, mais on déplore bien sûr que les universitaires déjà spécialisés sur le Rwanda aient été écartés. Ils l'ont probablement été, parce que après avoir étudié les choses de plus près, ils ont été moralement obligés de reconnaitre le caractère partial et très compromettant de l'implication française au côté du régime génocidaire. Ils sont donc refusés par les responsables français qui sont impliqués, qui les accusent

La commission présidentielle sur les archives de la France au Rwanda

La commission présidée par Vincent Duclert, initiée par le Président de la République en avril 2019, a annoncé sa composition. Quelques réflexions. Les spécialistes du Rwanda, et des rescapés Tutsi, dénoncent la composition de cette commission 1 , notamment son caractère trop "amateur" en ce qui concerne le génocide des Tutsi et l'implication française dans ce génocide. Il nous faut rappeler qu'il s'agit d'une commission de l’État français, au service du Président de la République et du gouvernement, et non pas d'une commission de la communauté scientifique internationale. On remarque d'ailleurs que quelques uns de ses membres furent très proches d'acteurs français de cette histoire, voire proches de membres des services secrets français. Sa nature est donc "tarée" franco-française au sens physique du terme. Cette commission ne cherche d'ailleurs à explorer que le contenu des archives françai