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Les apprentis vidéastes contrariés

Les intarissables commentaires sur la dernière interview d'Emmanuel Macron abusent de la méconnaissance technique du maniement des objectifs photographiques ou de vidéo. Rappelons l'objet du scandaleux délit médiatique : Interview d'Emmanuel Macron du 16 octobre 2018 Emmanuel Macron apparait dans une lumière ambiante beaucoup moins bling bling que d'habitude, tout simplement naturelle en fin de journée.  Ça fait prise de vue amateur, mais c’est tout à fait regardable. Cette vidéo casse les codes de la communication française. Là où cela devient marrant "c'est que c'est la faute au président". Les caméramans de TF1 ne savent donc pas que quand la lumière baisse, on peut régler le diaphragme d'un objectif de caméra, voire modifier une échelle de sensibilité ISO, ni régler une balance des blancs en moins d'une minute pour que le visage du président apparaissent moins rouge. Ils n'ont pas regardé leur

Génocide au Rwanda, Dr Denis Mukwege : un gynécologue congolais prix Nobel de la Paix

 Ce médecin congolais, qui fait honneur à sa profession, doit d'une certaine manière sa récompense justifiée à sa lutte contre les conséquences au Kivu du génocide des Tutsi et de l'idéologie qui l'a sous-tendu. Voilà un sujet qui devrait intéresser Marlène Schiappa si son combat est sincère. L'idéologie génocidaire du Hutu power a mis en œuvre le viol comme arme du génocide. La ministre de la famille du gouvernement rwandais pendant le génocide fut condamnée pour cela par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Ce Tribunal a aussi fait reconnaître juridiquement le viol comme une arme du génocide. Cette idéologie n'a pas été combattue par la France, mais au contraire renforcée par son action à partir de 1990 au Rwanda. Je ne dis pas que les autorités françaises souhaitaient développer le viol comme arme de guerre, mais qu'ils ont négligé l’intention de génocide du Hutu Power qu'ils soutenaient, aveuglés (

Rwanda, le renoncement préparé de la démocratie française à ses valeurs fondamentales

 Comme toujours, quand il y a un crime, il n'a été exécuté par PERSONNE et PERSONNE est aussi son complice. Le génocide des Tutsi ne fait pas exception à la règle. Dès que les faits ont lieu au Rwanda, ou en relation avec la politique française au Rwanda entre 1990 et 1994, la justice française est frappée de cécité, si des responsables français sont concernés. Ce qui est juridiquement inacceptable en France pour de simples affaires de droit commun, devient, si cela s'est produit au Rwanda, des faits "mal établis" présentés avec "mauvaise foi". En France, on poursuit des complices de malfaiteurs  dès lors qu'ils ont fourni une arme, un plan, une liste de personnes à cibler, un scooter, une voiture, des renseignements utiles au crime. Les autorités françaises connaissaient dès 1990 l'intention de génocide du régime rwandais qu'elles soutenaient, comme nous l'a appris le rapport parlementaire franç

L'idolâtrie criminelle de l'autorité de l'Etat

Combien de Français auront été condamnés en diffamation à cause de cet assassinat de Maurice Audin parce que la justice protège les militaires malgré les faits, les documents et les lois, nationales et internationales ? Il aura fallu attendre 61 ans pour avoir une reconnaissance partielle des crimes d’État en Algérie, sur un point essentiel : le système institutionnel de la torture, ce qui n’est pas un scoop, mais c'est fait au nom des Français. Après la reconnaissance par Jacques Chirac de la complicité de l’administration française et de sa police, dans le nazisme, par la poursuite et l’arrestation des Juifs en France, et, notons-le, avec la fourniture de moyens des chemins de fer français vers les camps de la mort, cette nouvelle étape aura permis à Madame Audin d’entendre de la bouche d’Emmanuel Macron une nouvelle partie de la vérité, déjà introduite par François Hollande. Combien de Français qui cherchaient la vérité auront été c

Rwanda, des tentatives de destabilisation du pays

 Selon Jeune Afrique le 20 juillet 2018 : La police [rwandaise] dément les rumeurs d’incursions de groupes armés dans le sud du pays : "Plusieurs rumeurs d'infiltrations de groupes armés dans le sud du Rwanda, à la frontière avec le Burundi, sont apparues ces dernières semaines. Les autorités rwandaises ont contesté la présence d'éléments insurrectionnels sur le sol rwandais." Selon Jeune Afrique le 20 juillet 2018 : La police [rwandaise] dément les rumeurs d’incursions de groupes armés dans le sud du pays L'ensemble des informations et rumeurs qui circulent actuellement montre une campagne qui veut déstabiliser l’État rwandais d'une part, et d'autre part une préoccupation des autorités rwandaises qui se veulent rassurantes. Il est difficile de savoir exactement de quoi il retourne entre des communiqués manifestement exagérés et la réalité sur le terrain. Le Burundi qui ne cesse depuis des mois d'accuser le R

Rwanda, Florence Parly rassure l'armée avec des propos faussement impartiaux

 Dans une réponse de la ministre de la défense à un député, Florence Parly confirme une fois de plus la soumission des ministres de la défense à l'armée. Elle fait donc clairement preuve d'un manque d'autorité sur un sujet particulièrement grave, dont visiblement elle ne connait rien d'autre que la vox de l'état-major français. Cet embourbement dans un conflit d'intérêt évident est inacceptable. Question au gouvernement sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsi, Assemblée nationale - 5 juin 2018 Hubert-Julien Laferrière, député LREM : [...] Vous connaissez, Madame la Ministre, nous connaissons tous, les accusations qui sont tenues à l’encontre de la France et de ses armées depuis le génocide des Tutsi. C’est pourquoi, d’ailleurs, lors de leur rencontre, les deux chefs d’Etat ont évoqué la création d’une commission composée d’historiens rwandais et français. Il est dans l’intérêt de tous que cette co

France-Rwanda, la politique des petits pas

 La conférence de presse commune entre le président Paul Kagame et le Président Emmanuel Macron ouvre une lucarne sur l'avenir des relations entre la France et le Rwanda. Le chemin ouvert apparait à bien des égards très original. Quand on écoute les deux présidents dans cette conférence de presse, dont on a l'impression bizarre que l’Élysée n'a pas rendu toutes les questions, dont on devine le dureté, qui auraient pu être posées, on est frappé par la gravité et la retenue du ton qu'ils emploient. Cela rappelle le climat de la conférence de presse à Kigali au moment où Sarkozy avait parlé "d' aveuglement " à propos de la France. Mais la grande différence est que Sarkozy pensait trouver la bonne formule qui réglerait tout, alors qu'Emmanuel Macron à Paris avance à petit pas et décrit le paysage dans les grandes lignes et, sans dénis de points de réflexion, en proposant de l’étudier ensemble. Mais ce qu'Em