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Un grand moment de la République

Hubert Védrine, ancien secrétaire général de l’Élysée poursuit en diffamation Guillaume Ancel, ancien officier engagé au Rwanda, pour une vingtaine d'articles et tweets où le militaire apostrophe le politique. En arrière-plan, la loi du silence de l'armée qu'un citoyen engagé ne peut pas accepter et une loi de la presse bâillon, protectrice des dérives de la République. J'ai assisté à l'audience de première instance du procès, le 18 février 2022 au TGI de Paris 1 . Quelques dizaines de personnes entouraient les deux adversaires dans la salle d'audience de ce nouveau palais de justice. Je vous propose une déambulation sur cette audience, fidèle à ce que j'ai entendu et observé et aux résonances qu'elles m'ont inspirées. Ces deux hommes furent à un moment donné aux deux bouts de la chaîne de commandement français pendant une des interventions françaises au Rwanda, à la fin du génocide des Tutsi. Pourtant tout les oppose dans leur vision du

Rwanda : Non lieu pour l'attentat signal de lancement du génocide

La justice française a refusé d'aller au fond des choses, se contentant de rejeter les accusations contre l'entourage de Paul Kagame. Mais les véritables auteurs de ce signal de lancement du génocide des Tutsi courent toujours, sauf s'ils furent condamnés à Arusha pour autre chose. Un non lieu ! 1 C'est une affaire lamentable, qui n'a probablement pas encore permis de révéler tout ce qu'elle cachait. Quatre enquêtes 2 ont privilégié que les missiles furent certainement tirés depuis le camp militaire des forces gouvernementales du régime Hutu. Une seule enquête, celle du juge Bruguière, disait que c'était le FPR qui en était l'auteur, sans apporter aucune preuve matérielle, seulement  des témoignages qui se révélèrent arrachés dans des conditions plus que douteuses. Or des éléments matériels furent récupérés par une équipe française sur les lieux du crash dans les heures qui suivirent. Cette enquête Bruguière

Une crise salutaire

Le virus Covid, je n'aime pas dire LA covid qui féminise encore une calamité, a des conséquences individuelles parfois tragique. Mais au plan collectif, il pourrait bien déclencher des révolutions salutaires. "Nous sommes en guerre". Contre qui ? En France on réunit un "Conseil de défense" à cause de cette "guerre". C'est donc qu'il y a un ennemi qui nous a balancé le Covid. Une sacrée force de frappe particulièrement anonyme et hypocrite ! L’Élysée a ainsi d'emblée crédibilisé les théories complotistes à cause de ce "Conseil de défense" si mal nommé pour une crise sanitaire. A-t-on défini un ennemi, c'est à dire un groupe de personnes, voire un pays à combattre ? En réalité, nous sommes à nouveau face à une maladie qui dépasse les connaissances médicales. Pour l'instant. Comme avant les antibiotiques. On n'a pas trop de recettes contre les virus, à part le vaccin qui offre une protection partielle et je n&

Non-violence : Jean-Marie Muller, un combat parallèle

Jean-Marie fut le le plus connu des "Non-violents" français. "Le Pape de la Non-violence", comme le présentèrent parfois ses amis, ce qu'il n’aimait pas, nous a quitté le 18 décembre 2021. Membre de la commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda 1 , j'avais contacté Jean-Marie en 2004 pour qu'il nous rejoigne. Il resta distant vis-à-vis de notre combat. Il considérait qu'il n'en maîtrisait pas la connaissance. Mais il avait accepté de parrainer symboliquement notre commission d'enquête citoyenne en 2004, sans doute par amitié 2 . Pourtant, il n'a jamais exprimé la moindre opinion sur notre travail qui a été largement confirmé par la commission d'historiens présidée par Vincent Duclert 3 ... 17 ans plus tard ! Par contre nos conclusions restent différentes de celles de la commission Duclert. Pour nous des responsables français do

Une analyse de l'implication française au Rwanda par le général Patrice Sartre

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Le général Patrice Sartre, ancien de l'opération Turquoise au Rwanda, publie un article intitulé "La décision politique dans les engagements militaires de la France" qui a retenu mon attention. Dans un article publié dans le journal Le Monde en mars 2021, frappant par sa lucidité et son honnêteté, le général Patrice Sartre concluait ainsi : "Les responsables politiques et militaires qui nous ont poussés, et continuent de nous inciter, à défendre ce qui fut leur politique, nous sont plus odieux que ne sont injustes ceux qui nous accusent de complicité de génocide. Une éthique de la direction politico-militaire des opérations de la France reste à inventer." 1 Plus récemment, il vient de publier un nouvel article, après deux autres dans une même revue, la revue chrétienne de réflexion fondée par des Jésuites français, la revue ÉTVDES. Il est intitulé : "La décision politique dans les engagements militaires de la France" 2 Il s'agit d'u

Soutien aux génocidaires rwandais, H.Védrine a aussi ses "détails" de l'histoire

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Hubert Védrine refuse l'évidence des faits. On appelle cela le déni. Il confond ce que prétendent avoir fait les stratèges français et les actions qui en ont concrètement découlé sur le terrain. Il qualifie de "détail", et ce n'est pas la première fois, ce qu'il ne veut pas admettre. Ci-dessous un article témoignage de Guillaume Ancel paru sur son blog en 2019, puis une vidéo interview d'HV.   Rappelons que de la gauche à la droite tout le monde reconnait peu ou prou les conclusions du rapport Duclert, mais personne n'en tire l'exigence que s'il y a des responsabilités " lourdes et accablantes ", il est impératif  que les responsables impliqués soient mis en examen. Il s'agit de complicité de génocide, c'est donc imprescriptible. Pendant ce temps la campagne présidentielle sombre dans la surenchère sécuritaire et dénonce l'impunité contre les immigrés fautifs qui ne sont même pas suspectés d'être complices de